Porté très fort par la CGT de la centrale au charbon EDF de Cordemais en Loire-Atlantique, abandonné officiellement par le gouvernement en juillet 2021, le projet Écocombust redémarre sur de nouvelles bases. Une annonce de Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique ce mercredi 16 février.
Pour ne pas éteindre la centrale au charbon, les salariés de la centrale EDF de Cordemais ont imaginé la possibilité de transformer les déchets en bois, industriels et ménagers, en chaleur, et partant en électricité. C'est le projet Écocombust.
EDF s'y intéressé un moment avec Suez mais Suez n'a pas souhaité donner suite pour des raisons économiques. En juillet 2021, le gouvernement avait officialisé l'abandon du projet.
Ce 16 février 2022, changement favorable à Écocombust, Barbara Pompili la ministre de la Transition écologique a fait l'annonce du lancement d'un AMI (appel à manifestation d'intérêt) devant la commission du développement durable et de l'aménagement durable à l'Assemblée Nationale.
"Nous lançons un AMI qui sera instruit par l'ADEME. Nous visons des projets de 80 000 tonnes de granulés par an réalisables rapidement. Je pense que cette AMI pourrait être regardé rapidement par les promoteurs d'Écocombust qui ont fait un travail remarquable, constructif et que je salue", a dit la ministre.
Anne-France Brunet salue "une victoire collective"
Localement, la députée Anne-France Brunet (LREM) "se félicite du soutien de l'État en faveur du projet, et salue une victoire collective. C'est un excellent signal, Écocombust garantit des emplois industriels et des investissements non délocalisables. C'est le fruit d'un travail collectif mené par EDF, les syndicats et le gouvernement". La députée affirme avoir bataillé pour Écocombust à l'Assemblée Nationale depuis 2017, et se déclare "fière d'avoir voulu sauver ce projet et surtout sauver les emplois".
La CGT se félicite mais veut savoir vite où seront produits les pellets
"On se félicite que la ministre affiche de façon aussi claire sa volonté d'y aller. Elle doit se dire que, comme on doit garder Cordemais autant essayer de mettre toutes les options dans sa poche", souligne Gwenaël Plagne pour la CGT d'EDF Cordemais.
La période de la campagne présidentielle semble favorable aux annonces en matière de production d'énergie, pour autant la CGT veut y croire fermement. "Il y a une dynamique avec une volonté de lancer une filière de blacks pellets, la ministre fait de gros appels du pied à EDF pour lancer cette filière". Ce black pellet est hydrophobe, il n’absorbe pas l’eau, contrairement aux pellets classiques, et peut donc être stocké à l’extérieur, comme le charbon de Cordemais.
Mais question pour la CGT, où seront fabriqués ces blacks pellets, qui peuvent tout autant alimenter des chaufferies urbaines que des centrales électriques. "Nous ce qu'on veut savoir c'est quel sera le partenariat avec Paprec, et définir où sera construite l'usine de production des pellets. On veut que ceux qui ont été à l'initiative du projet en récupèrent les fruits. L'usine doit être construite à Cordemais", insiste Gwenaël Plagne.
L'AMI est lancé pour deux mois, les réponses devraient donc intervenir avant l'élection présidentielle.