Ce 13 novembre, 150 grévistes ont bloqué le site de production de Cordemais, pour défendre leurs emplois, l'avenir de la centrale et une hausse de leurs salaires. Ils ont repris le travail ce matin, en guettant l'arrivée du ministre vendredi. Visite reportée, pour cause de gilets jaunes.
Mardi matin, à l'appel de la CGT et FO, 150 salariés étaient rassemblés devant le site de production d'Enedis à Cordemais, soit 50 % de grévistes sur place.
La centrale de Cordemais était en grève avec l'arrêt de la production de 6h à 21h le site était bloqué de 7h à 10h.
L'objet de la grève reposait sur trois revendications, à savoir :
- Un avenir pour les emplois et la centrale électrique par la conversion à la biomasse "Ecocombust"
- De meilleures conditions de travail (organisation et création d'emplois)
- Une hausse des salaires en local qui rejoint un mouvement national à l'appel de la Fédération Nationale des Mines et de l'Energie CGT, en négociation salariale de branche.
De Rugy : visite reportée
Le ministre de la Transition Ecologique était annoncé pour une visite sur site vendredi 16 novembre. Mais celle-ci a été reportée, François de Rugy étant appelé à se déplacer avec le 1er ministre Edouard Philippe, vraisemblablement pour désamorcer la grogne des gilets jaunes dont les initiatives sont programmées le lendemain 17 novembre.
Selon Anne-France Brunet, députée LREM de la circonscription, le ministre a promis d’organiser une réunion spécifique Eco-combust, dans le courant du mois.
Les salariés et délégués syndicaux de EDF Cordemais espèrent de tout coeur que ce n'est que partie remise et se disent prêts à le recevoir et à lui réserver un accueil adapté aux annonces qu'il pourrait être amené à faire.
François de Rugy, alors qu'il était président de l'Assemblée Nationale, avait soutenu les salariés et la direction du site dans leur recherche de solutions alternatives au charbon.
Mais une fois nommé ministre de la Transition Ecologique, suite à la démission de Nicolas Hulot, il avait émis des réserves sur l'efficacité globale du projet, reprochant au procédé "Ecocombust" de ne pas utiliser la chaleur produite par la combustion, contrairement à l'usine d'incinération des déchets, à Nantes, par exemple.
Pour rappel, le président de la République Emmanuel Macron s'est engagé à supprimer le charbon dans les centrales de production d'électricité d'ici 2022.
Les salariés des centrales de Cordemais et Gardanne (sud de la France) font tout leur possible pour trouver un process industriel alternatif afin de continuer à produire de l'électricité, en accord avec les principes de développement durable.
A Cordemais, le process "Ecocombust" fonctionne à partir de la combustion de bois et de bio masse (déchets verts). Les syndicats réclament quelques années de sursis pour mener à bien leurs recherches et la validation de ce procédé.
Le bilan prévisionnel de RTE (Réseau Transport Electricité) devrait être publié ce 15 novembre, annonçant les besoins et la stratégie énergétiques prévus jusqu'en 2022. Un bilan où il sera certainement question du rôle de la centrale thermique de Cordemais et qui devrait alimenter la réflexion du ministre de Rugy.