Coronavirus : à Nantes, la mosquée Assalam transformée en atelier de fabrication de masques

Alors que les mosquées de France ont fermé leurs portes, en raison de l'épidémie du Covid-19, certaines associations cultuelles se mobilisent. A Nantes, une partie de la mosquée Assalam a été transformée en atelier de fabrication de masques. Les bénévoles espèrent en produire 16 000.

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Le 13 mars dernier, Bachir Boukhzer, recteur de la mosquée Assalam de Nantes, avait annoncé aux fidèles que la prière était suspendue jusqu'à nouvel ordre. 

Le collège musulman, qui accueille d'ordinaire, une trentaine d'élèves de 6e et 5e, situé au sein de la mosquée, a lui aussi fermé. Les cours d'arabe ont été stoppés net par la pandémie.
 

Objectif : fabriquer 16 000 masques

Depuis, les bénévoles se sont mobilisés. Face à la pénurie de masques, chacun essaie d'apporter un peu d'eau au moulin. En partenariat avec l'association "Le Devoir d'Agir" , la mosquée Assalam s'est lancée dans la fabrication de masques en tissu. L'objectif est d'en confectionner 16 000 à destination des migrants, des Ehpad et des du personnel médical.

C'est dans l'une des salles de classe du collège Al-Bader, que l'atelier a été installé. Depuis quelques jours déjà, le bruit des machines à coudre résonne dans l'édifice religieux désert. Et les masques sont fabriqués selon la norme Afnor et dans le strict respect des régles de distanciation.
"Nous oeuvrons au contact des réfugiés et des personnes âgées. Nous nous sommes rendus compte que certains n'étaient même pas courant des gestes et attitudes à adopter pour se protéger et protéger les autres. Ces personnes là n'ont pas la possibilité ni les moyens financiers de se procurer des masques. Donc l'idée est venue d'en fabriquer nous-même", raconte le recteur de la mosquée Assalam. "Nous sommes entrés en contact avec un fabricant de tissu. Nous avons acheté chez lui 10 grands rouleaux d'un coton qui répond aux normes sanitaires. On espère faire au moins 16 000 masques", poursuit Bachir Boukhzer.
Pour trouver des volontaires, il a suffi d'un appel sur les réseaux sociaux. Les bénévoles ont trés vite répondu. Aujourd'hui, 10 personnes se sont lancées dans la couture. Et tous ne sont pas des experts.
 

200 masques par jour

La production a commencé  lundi 20 avril. "Le premier jour on a eu beaucoup de ratés, mais dès le lendemain, en une seule journée 200 masques ont été confectionnés", constate le recteur de la mosquée pas peu fier de ses troupes.

Et la solidarité n'a que faire du communautarisme.

Parmi les bénévoles, il y a des fidèles, des gens qui n'étaient jamais venus à la mosquée, des musulmans, des non musulmans. Tout le monde a senti le besoin et la nécéssité d'agir. Et moi cela me fait vraiment vraiment plaisir de voir que tout le monde est là que ce n'est pas cloîtré - Bachir Boukhzer, recteur de la mosquée Assalam

Découpe, repassage... en deux jours les petites mains se sont attelées à la tâche. Certains arrivent même avec leur machine à coudre.

Lundi prochain, le 27 avril, les bénévoles se déplaceront dans les maisons de retraites. "Nous considérons que ce sont des endroits oubliés et laissées à la marge. Ils ont besoin de nous. Les personnes âgées sont sensibles et parfois fragiles", explique Bachir Boukhzer.

En temps normal, la mosquée distribue 900 paniers de solidarité trois fois par semaine, les lundi, mercredi et vendredi. Des colis d'une valeur de 30 euros, constitués de denrées alimentaires, viandes, légumes, fromages, conserves. "On mettra deux masques par colis. Il nous en faut 1 800 pour la semaine prochaine". 
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