Choisir son contraceptif, le faire soi-même est un acte militant pour que la contraception masculine soit mieux étudiée et prise en charge par les pouvoirs publics. (Un article initialement publié en mars 2022)
Injections de testostérone, vasectomie, slip thermique... les nouvelles méthodes contraceptives pour les hommes sont de plus en plus demandées, testées et approuvées par la gent masculine. Plus qu'une problématique de santé, c'est pour beaucoup un geste militant que de partager la charge mentale des femmes, en portant, aussi, celle de la contraception.
Le slip contraceptif, c'est quoi ?
Vous connaissiez le préservatif...peut-être moins le slip contraceptif autrement appelé slip thermique. Cette méthode a été inventée dans les années 80.
Son principe : un anneau qui maintient le pénis et la peau des bourses, remonte et réchauffe les testicules de deux degrés, bloquant ainsi la fabrication de spermatozoïdes.
Ce slip n'est pas homologué, mais il a des adeptes un peu partout en France qui le fabriquent eux mêmes.
"Dans le protocole on doit le porter au minimum 15 heures par jour. Pour uriner, il n'y a aucun souci, pour des érections ou des activités sexuelles, c'est possible avec !" explique Maxime Lansoy, 29 ans.
Fabriquer soi-même son slip contraceptif, un acte militant
À Nantes, il a fondé un collectif qui propose deux fois par mois des ateliers couture et partage d'informations.
Anna, elle, porte un stérilet. Elle s'investit dans le collectif pour accompagner son partenaire qui utilise le slip thermique.
Disons que j'ai encore moins de risque de tomber enceinte, ce qui est plutôt très positif dans la relation avec le partenaire et puis ça enlève une part de la charge mentale en quelque sorte
Anna Tellier, compagne d'un utilisateur du slip contraceptif
Choisir son contraceptif, le faire soi-même est un acte militant pour que la contraception masculine soit mieux étudiée et prise en charge par les pouvoirs publics.
Car le slip thermique n'est pas reconnu par la sécurité sociale et nécessite des prescriptions régulières de spermogrammes. Certains risques, comme le cancer des testicules, ne sont pas à exclure. Mais la méthode est réversible contrairement à la vasectomie qui elle rend infertile.
La vasectomie, l'autre solution contraceptive, indolore mais définitive
Cette contraception définitive, c'est le choix qu'a fait un Nantais de 43 ans, père de deux enfants, qui témoigne anonymement. Il évoque une opération indolore et aucune conséquence sur son activité sexuelle : "En terme de libido et de relations sexuelles, ça ne changera absolument rien. Il y a des femmes qui disent "ah c'est super, bravo, c'est moderne ou c'est courageux".
Je ne pense pas que ce soit du courage. C'est l'évolution de l'équilibre dans la relation dans le couple. Je suis plutôt fier de l'avoir fait parce que ça peut permettre de faire évoluer certains qui ont peur ou certains qui n'y pensaient pas
Témoignage anonyme d'un nantais de 43 ans, "vasectomisé"
De plus en plus d'hommes ont envie de s'impliquer dans la contraception du couple
Slip, anneau, injections d'hormones ou vasectomie, les nouvelles méthodes contraceptives masculines sont de plus en plus demandées chez les 25-35 ans et les plus de 40 ans. C'est ce que constate Hélène Martin, animatrice et conseillère au Planning familial de Nantes.
" Depuis récemment, on a surtout des personnes qui sont déjà bien informées mais qui veulent un suivi médical avec une prescription de spermogrammes par exemple pour la contraception thermique".
D'ici quelques mois, les médecins de l'association seront d'ailleurs formés pour faciliter les démarches des hommes dits "contraceptés".
Le reportage de Juliette Poirier, Florent Motey et Sophie Boismain :