Les recherches citoyennes qui devaient être menées samedi pour tenter de retrouver le corps de Steve Maia Caniço sont annulées à la demande de la famille du jeune homme.
"Nous avons eu contact avec la famille de Steve via leur avocate, et ils nous ont fait part de leur souhait que les recherches s'arrêtent", précisent l'un des internautes à l'initiative de cette démarche.En début de semaine, les organisateurs avaient lancé sur Facebook un appel citoyen pour que des recherches soient menées le long de la Loire, mais aussi sur le fleuve, 500 mètres en amont du quai Wilson, où Steve a été vu pour la dernière fois, pour redescendre la Loire sur une distance de 5 kilomètres. "Les autorités ne communiquant pas sur les avancées de l'enquête, nous voulions donner la possibilité à tous les gens qui le souhaitaient, de rejoindre un groupe et de pouvoir participer avec ses moyens aux investigations citoyennes pour Steve. Il est évident que, nous annulons tout", précisent les organisateurs de ces recherches citoyennes sur leur page Facebook.
Steve Maia Caniço, 24 ans, a été vu pour la dernière fois quai Wilson à Nantes lors de la fête de la musique. Nul ne l'a revu depuis l'intervention policière au cours de laquelle 14 personnes ont fini dans la Loire. "Il n'y a aujourd'hui quasiment plus aucun doute, malheureusement, sur le fait que Steve soit tombé dans la Loire", expliquaient mundi dernier les administrateurs du groupe Trouvons Steve, créé sur Facebook, "en réponse à la détresse de la famille et cette déchirure de n'avoir pas retrouvé son corps, les autorités n'ont clairement pas pris les mesures nécessaires, et l'attente est indécente et ne laisse personne indifférent".
Les administrateurs avaient ainsi lancé un appel "à toutes celles et ceux qui souhaiteraient (les) aider" samedi matin à l'occasion d'une journée de recherches organisée le long de la Loire et sur le fleuve.
Les actions se multiplient depuis la 22 juin dernier. Des affichettes "Où est Steve" ont été provisoirement scotchées sur les statues exposées place Royale avant d'être intégrées à l'oeuvre de l'artiste Stéphane Vigny.
Ces affiches se multiplient également dans Nantes, de même que des tags sur les trottoirs nantais.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu, le dernier en date, samedi 20 juillet sur le quai Wilson.#Nantes #OuEstSteve ? Des inscriptions au pochoir se multiplient sur les trottoirs de la ville pic.twitter.com/TTOTJHP6Tu
— France 3 Pays de la Loire (@F3PaysdelaLoire) July 23, 2019
Que s'est-il passé lors de la fête de la musique à Nantes ?
Plusieurs enquêtes sont en cours pour éclaircir les événements de la nuit du 21 au 22 juin et l'opération controversée de la police au petit matin sur le quai Wilson.Vers 4h30 du matin le samedi 22 juin, la Fête de la musique s'est terminée dans la confusion : des échauffourées ont éclaté entre participants et policiers venus exiger l'arrêt de la musique sur le quai Wilson, un endroit sans parapet de l'île de Nantes, sur la Loire.
De nombreux participants ont cependant relaté avoir été aveuglés par un nuage de gaz lacrymogène : paniqués, ils ont chuté dans le fleuve. Quatorze personnes ont ainsi été repêchées par les secours durant la nuit. La police affirme elle qu'il n'y a eu "aucune charge" des forces de l'ordre, visées par des projectiles.Le 3 juillet, une plainte collective de 89 participants pour "mise en danger de la vie d'autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique", a eté confiée à l'IGPN (l'Inspection générale de la police nationale).
Cinq procédures sont menées en parallèle, dont une enquête administrative conduite par l'IGPN et une enquête de la police judiciaire à la suite de "dix plaintes de policiers qui ont été blessés lors des événements de la Fête de la musique", a déclaré Pierre Sennès, procureur de la République à Nantes.
De même, le Défenseur des droits Jacques Toubon s'est auto-saisi pour enquêter sur cette soirée. Cette affaire fait l'objet d'une information judiciaire, pilotée par un juge d'instruction. Une trentaine d'auditions ont été réalisées à Nantes mais c'est désormais la police judiciaire de Rennes qui a repris la main.
Ce mercredi 24 juillet en fin d'après-midi, pour la première fois depuis la disparition de Steve Maïa Caniço, Pierre Sennès, le procureur de la République a tenu une conférence de presse, au palais de Justice de Nantes.