C'est sur fond de tension et de colère que des pompiers des casernes de Nantes et Rezé ont manifesté ce mardi 19 décembre à Nantes. Ils demandent que soient annulées les sanctions contre dix de leurs collègues.
Les sanctions sont tombées pour les sapeurs-pompiers qui avaient manifesté lors de la venue d'Emmanuel Macron à Nantes le 28 novembre dernier.
Six pompiers de Rezé, quatre de Gouzé, devraient être mis à pied une journée avec une retenue sur le salaire.
Face à cette décision, les soldats du feu ont manifesté en début d'après-midi devant le conseil départemental de Loire-Atlantique, "une action symbolique" pour Pierre Bourne, l'adjudant-chef au centre de secours de Gouzé à Nantes.
"On comptait faire un peu la trêve des confiseurs, explique le sapeur-pompier professionnel, d'autant plus qu'une nouvelle réunion entre les pompiers et leur direction doit avoir lieu ce jeudi.
"Le timing, on ne le comprend pas trop, il y a une réunion dans deux jours, mais ils font tomber les sanctions aujourd'hui, poursuit Pierre Bourne, le message n'est pas clair".
"Le compte n'y est pas"
Depuis des semaines, la colère gronde chez les 800 pompiers professionnels de Loire-Atlantique.
Leur quotidien est devenu très compliqué. Sur le terrain, ils doivent faire face à de plus en plus d'incivilités et sur leur fiche de service, les heures supplémentaires ne sont pas toujours payées. Quant au nombre de leurs interventions, "en 2030, on aura multiplié par deux les interventions d'il y a 15 ou 20 ans et les effectifs sont plus ou moins resté les mêmes", estime Pierre Bourne.
En clair, les pompiers en ont ras le casque, et ils l'ont manifesté le 5 décembre dernier à Rezé devant leur caserne alors que le président du département et du conseil d'administration du SDIS 44 présentait son plan de recrutement de 67 sapeurs-pompiers professionnels supplémentaires.
Pour les pompiers, qui estiment ne plus être suffisamment nombreux pour assurer correctement leurs missions, "le compte n'y est pas".
L'intersyndicale juge nécessaire la création de 130 à 150 postes pour renforcer les effectifs.
Autre mesure proposée pour ajuster au mieux les secours, diminuer les gardes de nuit des pompiers professionnels.
"Ce n'est pas à la hauteur des enjeux du département, estime Pierre Bourne, les conséquences pour les Nantais c'est qu'on va augmenter les délais de secours", "qui viendront de communes plus éloignées, au lieu d'être à 5-7 minutes de délai pour les Nantais du centre-ville, on va tendre vers le 1/4 d'heure-20 minutes et peut-être la demi-heure petit à petit".
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