Des pompiers de Saint-Nazaire et de Nantes poussent la chansonnette pour sensibiliser la gent masculine aux problèmes de santé. Leur dernier clip, "Moustachovember", parle de cancer et de moustache. Le ton est ironique malgré une thématique très sérieuse.
Six pompiers, de Saint-Nazaire et de Nantes, arborent leurs plus belles moustaches en ce début novembre. Ensemble, ils forment un groupe : "La bagnole". Leur dernier clip, sorti mardi 31 octobre, parle avec humour et ironie d'un sujet souvent tabou : la santé des hommes.
Que ce soit le cancer de la prostate, des testicules ou encore la santé mentale, aborder la maladie n'est pas toujours facile. Eux, ils ont décidé de le faire avec ironie.
La particularité des membres de ce groupe, c'est d'être tous ou d'avoir été pompier. Formé à l'occasion d'un bal de pompier, le groupe existe depuis sept ans. Il s'agit de son troisième clip.
" On peut parler de chose grave avec humour"
L'idée de ce denier clip est apparue aux membres du groupe en observant leur entourage. "De plus en plus de personnes autour de moi portent la moustache en novembre" détaille Mickael Bonnevin, le chanteur du groupe. Il ajoute :"c'est un sujet qui touche tout le monde. En parler, c'est sensibiliser sur ce qui peut concerner nos frères, nos pères, nos amis et nos voisins."
Les chansons légères, c'est un peu la marque de fabrique de ce groupe de musique. " On peut parler de chose grave avec humour. D'ailleurs, c'est comme ça qu'on fait passer des messages [...] L'humour permet de conserver un certain détachement, ne pas trop se livrer, ce qui donne beaucoup de liberté" confie Mickael Bonnevin.
"Ce sont des sujets difficiles et tabous. Le fait d'en parler ouvertement ça permet de changer le rapport qu'on a à la maladie"
Mickael BonnevinChanteur du groupe La bagnole
Crever les abcès et éviter les tabous, c'est un peu l'objectif de cette nouvelle chanson qui donnera peut-être envie à d'autres de porter la moustache.
Movember, 20 ans de sensibilisation et de moustaches
Afficher sa plus belle moustache en novembre, ce n'est pas nouveau. C'est même le principe de l'événement Movember. Lancée en 2003 en Australie, par la fondation Movember Foundation Charity, l'action encourage les hommes du monde entier à se laisser pousser la moustache pendant 30 jours. Le but : sensibiliser l'opinion publique et lever des fonds pour la recherche sur les maladies masculines.
Le cancer de la prostate, des testicules ou encore, la santé mentale, sont souvent des sujets tabous entre hommes. La moustache, c'est une manière de rendre visibles ces questions dans l'espace public et de faire de la prévention.
Des hommes moins informés
Selon les chiffres de l'INSEE, les hommes (de 16 à 64 ans) consultent moins de médecins généralistes et spécialistes que les femmes. Effectivement, dès l'adolescence les jeunes filles sont plus amenées à consulter des spécialistes notamment gynécologiques alors que les jeunes garçons ne sont pas forcément dirigés vers des urologues. Pourtant, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l'homme, plus de 50 000 nouveaux cas sont détectés chaque année en France.
Les hommes seraient donc moins informés que les femmes concernant les cancers, les troubles urinaires et les maladies sexuelles. Mais, une part d'ombre subsiste : la santé mentale.
Plusieurs études tendent à montrer que les hommes consultent moins de psychologues que les femmes. Pourtant, selon l'Observatoire national du suicide, le décès par suicide touche davantage les hommes que les femmes. Si les femmes font plus de tentatives, les hommes se suicident trois fois.
Porter la moustache en novembre, c'est aussi une manière de mettre en lumière la santé des hommes pour qu'on puisse, à l'avenir, mieux les soigner.