Des essais cliniques illégaux pour tester de nouveaux traitements des maladies de Parkinson et d'Alzheimer. Ce sont des malades qui ont écrit au neurologue nantais. La ministre de la santé évoque déjà des sanctions et des poursuites.
Informé par ses patients, c'est grâce au Dr Philippe Damier que cette affaire a pu être révélée et aujourd'hui interdite par l’Agence du médicament (ANSM).
L'expérimentation consistait à appliquer aux patients des patchs contenant deux molécules aux "effets inconnus" selon l'ANSM, appelées valentonine et 6-méthoxy-harmalan. Ces molécules, découvertes par un pharmacologue, le professeur Jean-Bernard Fourtillan, ont été testées sur au moins 350 malades de Parkinson ou Alzheimer, dans une abbaye de la région de Poitiers.
Des tests payants
Pour faire partie des testeurs il fallait verser 1 000 euros et plus à une structure baptisée Fonds Josefa, dont le président est le Pr Fourtillan et dont le vice-président est le Pr Henri Joyeux. Ce dernier est actuellement contesté par la communauté médicale, notamment, à cause de ses positions anti-vaccins. Contacté par nos confrères de BFM TV, le Pr Joyeux a déclaré "Ça n'a rien à voir avec un essai clinique", "Il s'agit d'une étude scientifique préalable à un essai clinique qui sera demandé d'ici la fin de l'année 2019. L'ANSM le sait parfaitement".Colère au ministère de la Santé
Pour Agnès Buzyn ministre le Santé "C'est absolument inadmissible, c'est un vrai scandale, je pense qu'il y aura des poursuites pénales, le procureur est saisi", et d'ajouter "Ces personnes ont été victimes de fausses informations", "quand on est malade, la vulnérabilité fait qu'on est beaucoup plus sensible" aux discours promettant un "traitement miracle". L'Agence du médicament ANSM a indiqué jeudi avoir interdit un "essai clinique illégalEntretein avec le Dr Philippe Damier neurologue au CHU de Nantes
Ces tests étaient, en partie, réalisés dans une communauté religieuse près de Poitiers. Les soeurs de l'abbaye Sainte Croix y accueillent des hôtes et louent des chambres. Mais devant nos caméras, elles affirment découvrir cette affaire d'essais illégaux