Les ragondins et les rats musqués sont une menace pour l'environnement mais aussi pour l'homme. Ces espèces invasives sont en effet porteuses de nombreuses maladies.
C'est un fléau qui ronge les zones humides de Loire-Atlantique depuis des décennies. Les rongeurs aquatiques envahissants (RAE), autrement dit les ragondins et les rats musqués, sont une menace pour l'environnement : "Ils creusent des terriers qui peuvent faire jusqu'à 9 mètres de long. Cela cause des effondrements et peut impacter tout l'écosystème local", explique Damien Padiolleau.
Ce référent régional de l'association Polleniz lutte contre ces rongeurs en Pays de la Loire, afin de protéger l'environnement : "En plus de fragiliser les zones humides, les ragondins et rats musqués dévorent énormément de végétaux un peu partout." En moyenne, ils peuvent consommer jusqu'à 800 kilogrammes d'herbes par an, dans les cultures et les prairies.
49 hospitalisations dans la région en 2018
Le dernier risque est sanitaire. Les RAE sont en effet porteurs de nombreuses maladies dangereuses pour l'homme. La plus connue est la leptospirose, parfois mortelle, et qui est dans l'urine des rongeurs : "C'est une maladie sournoise. On peut l'attraper avec un contact direct, mais aussi en se baignant ou en faisant n'importe quelle activité dans une rivière où ils auraient urinés", prévient Damien Padiolleau.
Si les symptômes ressemblent à ceux d'une simple grippe, les complications sont dangereuses. 49 personnes ont été hospitalisées à cause de cela dans la région en 2018.
102 000 ragondins piégés l'année dernière en Loire-Atlantique
Pour limiter tous ces dangers, la législation autorise le piégeage et également le tir sur des ragondins. Pour cela, l'association Polleniz peut compter sur une équipe de bénévoles. Ils sont 924 en Loire-Atlantique : "Nous privilégions la cage piège pour capturer les ragondins et privilégier ensuite une mise à mort rapide et sans souffrance ", explique le référent régional.
Selon le comptage de l'association, 102 000 ragondins auraient été piégés en 2021. Les chasseurs contribuent également à ce travail de régulation lors de battues.
Des actions qui peuvent parfois interroger les promeneurs, mais globalement comprises par tous selon Damien Padiolleau : "Cela peut toujours déranger lorsque l'on tue des animaux. Mais lorsque l'on explique pourquoi nous faisons cela et à quel point c'est nécessaire, il n'y a aucun souci."
Un travail de régulation d'autant plus nécessaire que les ragondins et les rats musqués commencent à se rapprocher des zones urbaines. Des ragondins sont régulièrement aperçus à Nantes ou à Saint-Nazaire.