Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, le CHU de Nantes donne les repas qu'il produit en trop à une association locale depuis août 2021. Un dernier partenariat a été noué ce jeudi 23 août entre son site de Laennec et l'antenne locale du Secours populaire. En tout, une centaine de repas par jour seront désormais redistribués à des personnes précaires.
Chaque jour, les services de restauration des hôpitaux français produisent un peu trop de repas par rapport à la consommation des patients.
"Nous produisons nos repas par anticipation, un à trois jours à l'avance, en nous basant sur les historiques de consommation. Mais c'est impossible de savoir à l'avance combien de patients nous aurons à nourrir précisément."
Martial CoupryIngénieur Restauration du CHU de Nantes
Sur 12 000 repas produits, le CHU en produit en moyenne une centaine en trop par jour.
Alors depuis août 2021, le centre hospitalier a noué un partenariat avec Tinhi Kmou, une association qui lutte contre le gaspillage alimentaire.
"On récupère les repas dans les services de restauration des sites de l'Hôtel-Dieu et de Saint-Jacques et à 15h, on les dépose dans notre frigo libre-service, juste à côté du local de l'association."
Alain TahaPrésident de l'association Tinhi Kmou
En tout, 25 000 repas sont récupérés chaque année par les bénévoles de l'association. Cette dernière fournit une aide alimentaire à 100 à 150 personnes par jour grâce à ces dons, mais aussi grâce aux glanages réalisés sur les marchés.
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Désormais, c'est au tour du site de Laennec de se séparer de ses 30 à 40 repas en surplus. Une petite partie sera récupérée deux à trois fois par semaine, par les bénévoles du Secours Populaire de Saint-Herblain.
"C'est une des actions qui nous permettent de compenser la baisse des ramasses dans les grandes surfaces. On a perdu 2/3 des dons en quelques années."
André LamyResponsable de la logistique et des approvisionnements alimentaires au Secours populaire de Saint-Herblain
La faute aux rayons anti-gaspillage qui fleurissent dans les grandes surfaces. "Tout ce qui part en panier à 1 € ou 3 €, c'est tout ce que les associations n'auront plus."
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"Nous allons dorénavant devoir nous organiser, car il faudra être en capacité de redistribuer ces repas dès le lendemain à cause des dates de péremption limitées. Mais il n'y a pas de petits dons, à nous d'être réactifs !"
Du côté du CHU, on se félicite d'avoir désormais trouvé un débouché pour la totalité des surplus produit par les services de restauration.