Honorine Grolier, 25 ans est née avec un lourd handicap, une malformation de la hanche et du bassin, une jambe plus courte de 9 centimètres. Depuis janvier 2024 la CPAM lui refuse le renouvellement de l'ALD, l'affection longue durée qui lui permet de ne pas avancer les frais de soins. Fatiguée, usée de devoir se battre contre l'administration, la jeune femme aimerait éviter le recours en justice.
Seize interventions chirurgicales en six ans. Honorine a passé son enfance à l'hôpital ou en centres de rééducation. La jeune femme, aujourd'hui âgée de 25 ans et qui réside à Machecoul en Loire-Atlantique, est née avec une malformation de la hanche et du bassin. Son fémur gauche est plus court de neuf centimètres.
Adolescente, elle subit une lourde opération chirurgicale ; la greffe de son pied en sens inverse. Cela lui permet de plier la jambe.
Je suis appareillée d'une prothèse, mais je reste avec des muscles très atrophiés qui n'ont pas de force.
Honorine Grolier
Et d'ajouter : "Donc, une grande fatigabilité au quotidien avec une jambe droite et tout le reste du corps qui compensent" La douleur, c'est son quotidien. Après un premier combat de trois ans pour faire reconnaître son invalidité, la CPAM en janvier 2024 lui refuse le renouvellement de l'affection longue durée. L'ALD, permet la prise en charge de tous les soins mais "elle ne rentrerait plus dans les critères médicaux".
Je suis passée par de la colère, de l'incompréhension, le ras-le-bol de se battre. Et puis il y a ce qui relève de l'humiliation. On ne me convoque pas, on se moque de moi. Je ne suis qu'un numéro.
Honorine Grolier
"Peut-être que l'on veut faire des économies, je ne sais pas, c’est la loterie", se désole la jeune femme.
Des soins, pourtant elle en a besoin chaque jour, notamment des pansements qu'il faut changer très régulièrement. 35 euros la boîte de 10, le calcul est vite fait.
Contactée, la CPAM précise qu'elle attend la décision d'une commission médicale saisie par Honorine. "Nous avons pris connaissance du dossier. Nous sommes évidemment attentifs à sa situation, mais les décisions médicales s'imposent à nous. Nous attendons le résultat de son recours devant la Commission médicale de recours amiable (CMRA)". La réponse devrait tomber d'ici à jeudi 23 mai.
Pour Baptiste Canonville, l'avocat d'Honorine Grolier, l’objectif est de "ne pas engager une procédure inutile et de devoir saisir une juridiction avec des frais à la charge de la plaignante. Il faut revenir à la situation antérieure et mettre fin à cette injustice.
Sept fois championne de France de tir à la carabine handisport, Honorine ne se laisse pas abattre. Une pétition a été lancée pour la soutenir dans son combat contre l'administration.
Avec Marion Naumann et Boris Vioche
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