Le nouveau CHU de Nantes ouvrira finalement sans coupe drastique dans le nombre de lits, passant d’une suppression de 230 à 38 lits. Le directeur général du CHU de Nantes, Philippe El Saïr, était l’invité du JT de France 3 Pays de la Loire, ce vendredi 4 juin pour en parler.
L’information est tombée ce vendredi 5 juin. Le déménagement du nouveau Centre hospitalier universitaire de Nantes devait s’accompagner de la suppression d’au moins 230 lits, mesure très critiquée par les syndicats et les élus. Le CHU ne supprimera finalement que 38 lits. Ainsi, 192 lits seront conservés, par rapport à l’objectif initial.
“Un projet sur le vieillissement de la population”
Le directeur général du CHU de Nantes, Philippe El Saïr, invité du JT de France 3 Pays de la Loire ce vendredi, justifie ce revirement par les perspectives démographiques spécifiques du département de la Loire-Atlantique : “en faisant un état de la démographie telle que nous la projetons en 2030, on a constaté un accroissement de 130 000 personnes âgées de plus de 65 ans. C’est donc un projet sur le vieillissement qui se traduira par 140 lits que nous maintiendrons à l’hôpital Nord Laënnec et 52 lits qui seront positionnés à l’Ile de Nantes pour gagner en modularité.”
1 lit = 1,7 poste
Cette démographie n’est toutefois pas nouvelle. Et les contestations sont quant à elles plutôt ancrées dans le temps, car ces lits correspondent à des postes. Les syndicats évoquent la suppression de 400 postes si 230 lits avaient été supprimés, comme prévu initialement. Face à la question “combien maintenez-vous de postes ?”, le directeur du CHU répondait hier parvenir à une “stabilité sur l’emploi”, si l’on prend en compte le maintien de 192 lits d’une part et la création de 30 postes en psychiatrie cette année.
Johanna Rolland satisfaite
La maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland, qui avait saisi le ministre de la Santé sur la question du nombre de lits du futur CHU, il y a un an, se réjouit de la nouvelle : “Ces lits supplémentaires et les personnels qui les accompagneront sont un signe adressé aux équipes soignantes particulièrement éprouvées par la crise #COVID19. Le futur CHU devra répondre à cet enjeu des conditions de travail des personnels soignants”.
Ces lits supplémentaires et les personnels qui les accompagneront sont un signe adressé aux équipes soignantes particulièrement éprouvées par la crise #COVID19. Le futur CHU devra répondre à cet enjeu des conditions de travail des personnels soignants
— Johanna Rolland (@Johanna_Rolland) June 4, 2021
Les syndicats restent attentifs
“On se félicite de cette nouvelle, déclare Stéphane Naulleau, infirmier en bloc opératoire et secrétaire générale du syndicat Force Ouvrière du CHU de Nantes, mais nous restons attentifs à l’évolution du nombre de postes. Il y a déjà des métiers en tension : infirmiers, aides soignants, techniciens de laboratoire. On ne veut pas que ce maintien de lits se fasse au détriment de nos conditions de travail. Si on augmente le nombre de lits, il faut augmenter les postes. Il faut se donner les moyens de faire fonctionner correctement le nouvel hôpital”. Pour l’instant, aucun chiffre clair n’est annoncé.
Une subvention de l'Etat de 400 millions d'euros
Le CHU explique notamment ce revirement par une implication de l’Etat plus importante avec le Ségur de la Santé. Le nouveau Centre hospitalier bénéficie d’une augmentation de la subvention nationale de l’Etat portée de 225 millions d’euros à 400 millions d’euros. “Un soutien considérable qui sécurise l’opération”, considère le directeur général.
Le maintien de ces lits ne change pas la configuration du bâtiment et ne modifie en rien les travaux, a-t-il assuré, ce vendredi 5 juin. La première pierre du nouveau CHU devrait être posée à l’automne.