Dans le centre-ville de Nantes, un restaurant ouvert depuis mars 2022 propose des burgers à moins de 4 euros. Les gérants nous expliquent comment ils y parviennent.
À Nantes, le thermomètre affiche plus de 35 degrés. Mais dans le restaurant Trinita burger, les clients n'ont pas déserté la terrasse. Les commandes s'enchaînent, et en cuisine le rythme doit suivre.
En terrasse, deux jeunes dégustent leur burger, avec des frites et une boisson. Ils ont chacun payé environ 8 euros pour le tout. Deux adolescents sont attablés, à l'ombre : "c’est un ami qui m’a donné l’adresse en me disant que les prix sont bas et les burgers sont faits maison. Aujourd’hui, je viens faire découvrir à mon ami Gabriel", explique Anselme.
Le chiffre d'affaires double quasiment tous les mois
Ici, la clientèle se construit par le bouche-à-oreille. Selon le co-directeur du restaurant, Kévin Amarouche, le succès du restaurant est exponentiel : depuis l'ouverture du restaurant en mars, il affirme que le chiffre d'affaires a quasiment doublé chaque mois. "Nous avons de bons commentaires sur internet. Tous les clients qui goûtent reviennent en général", explique l'homme de 34 ans, qui a créé le restaurant avec sa sœur et Céline Collet ainsi que son ami Mickaël Amiri.
Tous les trois, ils ont fait le pari du local : le pain est fourni par un boulanger de Carquefou, la viande vient de Poiré-sur-Vie en Vendée, et les légumes sont achetés aux fermes alentour.
Quelques tables plus loin, on retrouve Louis, un habitué qui travaille en tant que manager dans le salon de coiffure en face. Il vient presque tous les jours : "On adore ce qu’ils font ici, c’est bon et la déco est sympa. ça fait du bien d’avoir de nouveaux restaurants dans le quartier. Et c’est rapide, pratique lorsqu’on a qu’une demi heure de pause déjeuner". Pour lui, le tarif est encore mois cher : en tant que commerçant du quartier, il a droit à une ristourne de 10%.
Un peu plus loin, Elyès, un autre client, plaisante : "C’est bon et pas cher. Je leur ai demandé : vous avez piqué la viande ou quoi ? Par rapport à certains endroits c'est 50% moins cher".
La recette des prix bas
"On mise sur le volume", affirme Kévin Amarouche, qui écoule chaque semaine entre 1 000 et 1 500 burgers, ce qui lui permet de négocier des prix. Pour chaque repas vendu, le restaurant réalise une marge environ deux fois moinsimportante que les concurrents.
À la tête de plusieurs autres établissements dans la restauration collective, il entretient aussi le lien commercial avec ses fournisseurs : "Je leur demande de fournir tous les restaurants, ce qui me permet de négocier des volumes et d’avoir des prix intéressants pour tout le monde", confie t-il, "ce que je voulais c’est que le grand public puisse avoir accès à des tarifs de collectivités".
Un pari risqué, qu'il sécurise avec d'autres activités. Depuis une semaine, le restaurant propose des cocktails à prix compétitifs. Prochaine étape pour les associés de Trinita burger : démarrer une activité de traiteur.