A partir du samedi 24 avril, les transports en commun seront gratuits dans la métropole nantaise le week-end, de même que les parkings P+R. Des mesures aux bénéfices écologiques et économiques, qui pourraient aider les commerces de centre-ville.
Promesse de campagne de la maire de Nantes, l'ensemble du réseau de transport en commun sera gratuit tous les week-ends à partir du 23 avril. Les parkings P+R seront également gratuits le samedi et dimanche, pour "les habitants de la métropole ou non", a annoncé Johanna Rolland.
Ces mesures s'ajoutent à la baisse de 20% du tarif des abonnements au réseau SEMITAN, pour toutes les formules, depuis le 1er janvier. Une volonté de la mairie d'aider à la transition écologique, tout en incitant les habitants à se rendre dans le centre-ville.
? J’ai pris l’engagement avec mon équipe de rendre gratuits les transports en commun le week-end. Ce sera chose faite à partir du 24/04: vous pourrez prendre sans titre de transport le tram, le bus, le navibus chaque week-end. Bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat et le climat pic.twitter.com/I2uGLb3fY5
— Johanna Rolland (@Johanna_Rolland) March 12, 2021
Relancer la fréquentation des transports publics
"Ces mesures ont été décidées pour limiter l’usage de la voiture dans le centre-ville et donner un coup de pouce supplémentaire aux commerces, en facilitant l’accès au centre par les transports publics", explique Pascal Bolo, adjoint à la mairie de Nantes. "Evidemment cela concourt également aux objectifs de lutte contre les gaz à effet de serre, aux objectifs climatiques. [...] Notre but, c’est qu’il y ait un report de la voiture vers les transports publics, le vélo et la marche à pied."
Pour l'élu, ces décisions arrivent au moment opportun. "Il se trouve que dans cette période, une mesure qui était faite pour encourager le transport public, lutter contre le changement climatique, elle se trouve aussi une autre motivation, une autre justification au vu du contexte sanitaire."
Avec la crise du coronavirus, la fréquentation des transports en commun a drastiquement chuté, passant de 75% à 45%. En plus de l'argument écologique, la métropole souhaite apporter un coup de pouce aux commerces nantais, et soulager financièrement les usagers de ces transports.
Des mesures d'une ampleur inédite dans la région
La gratuité des transports en commun est déjà expérimentée à Laval depuis janvier 2021 et à La Roche-Sur-Yon tous les samedis depuis septembre 2019. Mais "la différence essentielle avec La-Roche-sur-Yon et Laval, c’est la taille de la ville, la dimension et le coût des transports publics", selon l'adjoint à la mairie de Nantes. Ces deux villes ne comptent pas autant d'usagers, ni certains types de transport comme les tramways, qui nécessitent plus d'investissements.
Et cela a un coût pour la métropole. En plus des 9 millions de perte liés à la baisse des fréquentations lors des confinements, les mesures prises en faveur des transports collectifs devraient coûter 10 millions d'euros par an à la collectivité. "C’est très clairement un choix budgétaire fort de la part de la métropole, explique Pascal Bolo. Ça va faire un manque à gagner, il n’y a aucune espèce de rentabilité dans cette affaire. Le transport public n’est jamais rentable."
Cet investissement massif de la métropole est inédit dans la région, et s'ajoute aux travaux de modernisation des lignes de tramway notamment, un chantier estimé à 325 millions d’euros.