Nantes : les urgences pédiatriques du CHU saturées face à l'afflux de cas de bronchiolites

Bronchite, rhume, gastro-entérite, les maladies hivernales sont de retour. Depuis dix jours, le niveau du seuil épidémique pour tous les indicateurs de bronchiolite est franchi. A Nantes, les urgences pédiatriques en pâtissent.

Le téléphone sonne sans cesse aux urgences pédiatriques de Nantes. "Elle est arrivée hier, ça fait 12 heures qu'elle est chez nous, pour être sûre qu'elle ne soit pas re-balottée quelque part..." Chaque midi, depuis une semaine à leur arrivée, les infirmières font le tour des structures extérieures pour trouver des places ailleurs pour éviter l'engorgement.

130 patients par jour, 20 % devront être hospitalisés et on manque de lits

Ce matin, ce ne sont pas les admissions qui posent problème, mais les hospitalisations. Ici, on reçoit jusqu'à 130 patients par jour, 20 % devront être hospitalisés et on manque de lits.

En France, pour la semaine du 27 septembre, on a relevé 1 278 passages aux urgences d'enfants de moins de 2 ans pour bronchiolite, 460 se sont soldés par une hospitalisation, contre respectivement 700 et 300 à cette période lors d'une année normale.

Soucieuse, le Docteur Bénédicte Vrignaud souligne que "cette nuit, il y a des enfants qui ont déjà dormi aux urgences faute de place. Cela nous inquiète parce que c’est un peu la situation des hôpitaux périphériques. Quand il y a de la place dans ces hôpitaux, on peut être amené à transférer des patients, mais là, on n’a pas cette soupape donc ça nous inquiète". 

Alors que l’hiver est encore loin, les lits sont pleins. Les maladies saisonnières ont fait leur apparition avec trois semaines d'avance.  

Médecin des urgences, Oussama Gasmi constate que "généralement, c’est plutôt début mi-novembre que cela survient. Il y a eu une alerte, en tout cas par Santé publique France à propos de cas de bronchiolites cette année. Dans la mesure où l’année dernière avec les mesures barrières, le fait que l’on ait été un peu couvé, et que les enfants ont beaucoup moins rencontré de VRS (virus respiratoire syncytial NDLR), il y a un risque d’effet rebond cette année avec davantage de bronchiolites dont certaines plus graves".

Des transferts vers des services inadaptés

Dans les étages du service de pédiatrie, beaucoup d'enfants sont admis pour des pathologies psychologiques ou psychiatriques. Depuis le COVID, il y en a quatre fois plus, notamment des patients longue durée. Parfois, certains sont transférés vers des services pour adultes, inadaptés.

Selon la cheffe du service pédiatrique Chrystèle Gras-le Guen, le CHU discute depuis longtemps "avec l’Agence Régionale de Santé, les institutions locales pour trouver la solution, pour construire dans l’urgence des capacités d’accueil qui seraient augmentées mais entre le moment où on le décide et le moment où cela va être fait, il y a quelques mois à attendre et en attendant, il faudra faire face cet hiver".

En attendant, afin d’éviter d’engorger les urgences, il est demandé aux parents de contacter en priorité leur pédiatre ou leur médecin traitant, ou d'appeler le 15. Et pour ce qui est des bisous aux bébés, ils  sont à proscrire : s'il est dû au VRS, un rhume chez un adulte peut donner une bronchiolite chez un tout petit.

"Ce qui pose souci, c'est surtout les tout petits", souligne la Dr Fabienne Kochert, présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa), en recommandant "un respect rigoureux des mesures barrières".

"Il ne faut pas emmener de bébé de moins de 3 mois dans des grandes surfaces, et on doit garder un minimum de distanciation", insiste-t-elle.
    
 

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