Lors d'une interview accordée à Céline Dupeyrat de France 3 Pays de la Loire, la maire de Nantes est sortie de son silence concernant le cas des 400 migrants qui s'entassent square Daviais dans le centre-ville. Des aides seront financées par la Ville avec l'appui des associations locales.
Voilà deux mois maintenant que des migrants se sont installés sous des tentes plantées sur le square Daviais en plein centre de Nantes. Progressivement, des associations et des particuliers émus de leur situation sont venus leur apporter vêtements et nourriture.
Mais la situation sanitaire s'aggrave.
En cette mi-juillet ce sont 400 personnes qui vivent sur place dont cinq enfants et deux femmes enceintes.
Médecins du Monde (voir notre article) a installé vendredi un poste médicalisé. On parle désormais d'urgence humanitaire.
Ce samedi 14 juillet, Johanna Rolland, maire de Nantes a accordé une interview à France 3 Pays de la Loire dans laquelle elle rend hommage aux associations mobilisées, se refuse à faire évacuer les lieux et annonce diverses mesures.
"L'urgence humanitaire est là, reconnaît la maire de Nantes. A partir de lundi, la Ville va financer et co-organiser avec la Croix Rouge et les associations locales l'organisation structurée d'une aide alimentaire quai Baco."
Je ne ferai jamais évacuer les lieux...
"Ces associations nous disent leur fatigue face à cette situation. même si ce n'est pas dans notre compétence légale, on a des convictions et on les assume . La situation square Daviais n'est pas tenable. La Préfecture m'a mise en demeure hier de demander l'évacuation du square Daviais, je ne le ferai pas parce je crois qu'il faut traiter la question à différents niveaux."
Un engagement de 600 000 €
"Où est-ce qu'on en est sur ce sujet à l'échelle européenne ? s'interroge Johanna Rolland. Localement, je refuse de faire comme si cette question n'existait pas. C'est pour cette raison qu'à Nantes nous sommes extrêmement mobilisés. La Ville a passé un engagement de 600 000 € pour faciliter les démarches dans les transports, la proposition de kits d'hygiène aux migrants. Nous avons identifié trois centres socio-culturels pour permettre un accueil dans la journée."
"Jamais je ferai croire que la ville de Nantes toute seule peut tout régler, ce serait de la démagogie, du populisme. Par contre, nous mobilisons au maximum parce-qu'il en va de nos valeurs pour contribuer à trouver des solutions. J'appelle à une mobilisation collective. Ce n'est que si chacune et chacun fait ce pas d'engagement qu'on pourra avancer pour trouver des solutions durables."
Liberté, Egalité, Fraternité c'est bien. Quand on le traduit dans les faits c'est mieux...
"La France doit être à la hauteur de ce qu'on appelle la patrie des droits de l'homme conclut Johanna Rolland. En ce jour de 14 juillet quand on dit Liberté, Egalité, Fraternité c'est bien. Quand on le traduit dans les faits c'est mieux.
L'accueil doit être digne, organisé structuré, c'est dans cette état d'esprit que la ville de Nantes va continuer à contribuer à cette mobilisation collective.
► Voir l'intégralité de l'interview de Johanna Rolland