Dans une interview exclusive à France 3, la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, s'est exprimée après la décision de justice autorisant l'expulsion des migrants du square Daviais, à Nantes. Elle confirme que les forces de l'ordre interviendront si les migrants ne quittent pas les lieux.
Au lendemain, de la décision du tribunal administratif, qui a validé la demande de la préfecture de procéder à une évacuation du square Daviais, à Nantes, la préfète de Loire-Atlantique prend la parole. Dans une interview exclusive, ce jeudi 19 juillet, elle annonce que les services de l'État appliqueront cette décision de justice si elle n'est pas respectée par les quelques 400 migrants installés, avec leur tente, sur ce lieu en plein-centre ville.
Aujourd'hui, en effet, environ 2/3 des migrants sont toujours sur le square Daviais. "Les gens et les tentes ne peuvent pas rester, prévient-elle. S'ils partent, il n'y aura pas d'intervention des forces de l'ordre. Mais je crains que l'on y soit obligé."
Mercredi soir, un bâtiment désaffecté, le lycée Vial, boulevard Guist'hau, a été ouvert afin de servir de squat pour une centaine de migrants, selon la préfète. Mais d'après le Conseil régional des Pays de la Loire, qui possède le lycée, aucune personne n'y a passé la nuit. Si une cinquantaine de migrants y étaient bien aux alentours de 22 heures, ils ont assez rapidement quitté les lieux après l'arrivée de policiers, venus constater l'occupation du bâtiment.
Nicole Klein a par ailleurs confirmé qu'une centaine de places d'hébergement seront ouvertes en Pays de la Loire. "Il y a déjà 5 500 migrants dans la région. J'ai demandé à mes collègues préfets de département de faire un effort pour trouver des places. Nous avons trouvé entre 80 et 100 places, donc je fais avec ce que j'ai." La ville de Nantes et les associations devraient également ouvrir quelques places.
La préfète rappelle également que ces places seront attribuées en priorité aux personnes fragiles, comme les femmes enceintes et les enfants. Une distribution qui se fera via un guichet mis en place par les services de l'Etat dans un lieu encore inconnu, une fois le square totalement évacué.
Dans cette interview, la représentante de l'État rappelle que la ville de Nantes a vu sa population migrante augmenter de 25%, et que cette situation complique son action. "Je pense qu'il faut traiter les situation avec fermeté et humanité, et qu'il faut pouvoir accueillir les gens dans des situations décentes. Aujourd'hui, à Nantes, on n'y arrive plus."
► Un sujet d'Éléonore Duplay et de Cathy Colin :