La primaire populaire commence ce jeudi et va se dérouler en ligne jusqu'au dimanche 30 janvier. Inscrits de la première heure, reliés de la dernière minute, les témoignages diffèrent quant aux motivations mais convergent tous sur la nécessité de désigner un candidat unique choisi par les citoyens.
466 895 personnes se sont inscrites pour participer à la Primaire populaire qui doit désigner d'ici dimanche 30 janvier un candidat "idéal" pour les citoyens électeurs de gauche. Assurément derrière lequel chaque citoyen pourrait se rallier.
Qui sont ces citoyens enthousiastes ?
Cet article ne vaut pas sondage ! Nous avons pris contact avec quelques participants qui ont à leur tour sollicité leurs amis.
Premier constat, ces participants sont jeunes, plus ou moins 30 ans. Citoyens comme citoyennes. À Nantes, Thibaut Guiné, élu au conseil municipal et à la métropole fait un peu figure de chef de file de cette primaire populaire.
Thibaut ne fait pas mystère de son soutient à Christiane Taubira : "C'est s'engager avec une femme courageuse, aux convictions claires, et redonner un sens aux électeurs de gauche et écologistes".
De sensibilité divers gauche il se sent libre de tout appareil. "Tout le monde est pris au piège des problématiques d'égo, de financement des partis, il faut en sortir, et près de 500 000 personnes exprimant un choix devraient permettre de repartir sur des bases solides".
Émilie est âgée de 26 ans, elle a milité avec Générations pour Benoît Hamon en 2017, et partage le point de vue, "il faut en finir avec ces manigances, cette primaire va faire la démonstration de la volonté d'union des électeurs, et mettre les candidats face à leurs échecs. Car aucun ne semble en capacité de rassembler sur son nom. C'est un sursaut citoyen, un signal qui leur est envoyé".
Laurent est étudiant, pour lui le nombre de participants à la primaire doit peser dans la légitimation du candidat derrière lequel il se ralliera. "Je me suis intéressé assez rapidement à la primaire populaire pour limiter le nombre de candidatures, pour pouvoir gagner, le nombre trop grand de candidats rend toute victoire impossible".
Le cas Mélenchon
Les points de vues des participants que nous avons interrogés sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon sont assez convergents. "C’est un vrai problème significatif de l’état de la gauche. On a un responsable politique qui refuse le cadre démocratique de la primaire populaire, c’est assez compliqué pour les citoyens de se dire comment choisir, puisque cette personne s’impose d’elle même", s’interroge Émilie.
Guillaume est plus direct, jeune entrepreneur de 35 ans, il se sent plutôt de "centre droit écolo" et surtout proche de Corinne Lepage, "je pourrais voter Insoumis si la primaire désignait Mr Mélenchon, mais il me dérange, il n’était pas le mieux placé, il s’est imposé, François Ruffin ou Clémentine Autain auraient pu avoir mon suffrage. Il faut en finir avec les rentes de situation".
Et si ce n’est pas Christiane Taubira
Guillaume se rangera derrière le point de vue ou la décision prise par Christiane Taubira. Suzanne pour qui la candidature de Christiane Taubira a été le facteur déclenchant de son inscription, "jouera le jeu si la personne désignée le joue elle même".
Thibaut n’y croyait pas au début, à cette candidature : "Je suis originaire et je vis dans un milieu "ouvrier", je vois tous ces jeunes qui se sont inscrits autour de moi, c’est pour voter Taubira".
Tous en commun de croire à la victoire de leur favorite dimanche. Elle part sans troupes ? Peu importe pour Laurent, "Il y a le parti radical de gauche avec elle, mais il y a toutes ces citoyennes et ces citoyens qui sont prêts à faire campagne pour elle, et c’est ça qui est intéressant".
Les réseaux sociaux sont passés par là, avec leur formidable capacité à rassembler rapidement des énergies, même si tout y est nouveau, "Ce n’est pas facile de développer une idée en 140 signes, expliquer que la méthodologie de tel ou tel candidat n’est pas la bonne, c’est compliqué, mais c’est possible" veut croire Thibaut.