"On connaît mieux la surface de la lune que le fond de la mer". L'Ifremer fête ses 40 ans, occasion de rappeler l'importance des océans dans notre écosystème

Né en 1984, l'Ifremer de Nantes, en Loire-Atlantique, ouvre ses portes le 8 et 9 juin aux curieux qui souhaitent en apprendre davantage sur nos océans, l'exploitation de leurs ressources et ses conséquences.

Deux jours pour redécouvrir ces lieux où la vie sur terre est apparue. Afin de mieux faire connaître nos océans, du large des côtes au fond des abysses, l'Ifremer (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) ouvre ses portes au grand public ce week-end à Nantes (Loire-Atlantique), à l'occasion de son quarantième anniversaire.

Ce samedi 8 juin est d'ailleurs également la Journée mondiale de l'océan, qui, comme le rappellent les Nations-Unies, génère 50 % de l’oxygène de la planète et abrite la majeure partie de la biodiversité terrestre.

Le potentiel à peine effleuré du monde marin

Les visiteurs pourront découvrir l'ensemble des recherches de l'organisme de recherche public, qui couvre la zone marine de la Bretagne à l'Espagne, à travers divers stands, conférences et ateliers pédagogiques.

Comment les ressources en poissons sont estimées pour avoir une gestion durable ? Comment est gérée la reproduction des huîtres ? Comment sont récoltés les pigments de couleur dans l'océan ? Comment extrait-on les molécules de l'ADN des microalgues pour en faire des médicaments ? Autant de questions auxquelles vont tenter de répondre aussi pédagogiquement que possible les scientifiques du centre atlantique, parfois même à l'aide de casques de réalité virtuelle.

Nos chercheurs travaillent par exemple en ce moment sur une crème solaire qui serait sans danger pour le monde marin.

Yvan Guiton, directeur du centre Atlantique de l'Ifremer à Nantes

"Les océans couvrent 70% du globe, et pourtant on estime avoir découvert seulement 3% des espèces qui y vivent, à tel point qu'on connaît mieux la surface de la lune que le fond de la mer", rappelle Yvan Guiton, directeur de centre atlantique de l'Ifremer. "Les trois grands enjeux de l'institut sont la gestion durable des ressources marines, la protection et la restauration des écosystèmes marins, et enfin le partage des données entre scientifiques du monde entier."

Plusieurs menaces pèsent en effet sur le monde marin, et en premier lieu l'activité humaine.

Climat et biodiversité

"L'océan joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique", explique celui qui était auparavant à la direction départementale des affaires maritimes de la Manche. "Il permet de produire de l'énergie décarbonée, contient des minéraux essentiels à la construction de batteries indispensables à la transition énergétique, ou encore agit comme un refroidisseur en absorbant 60% de la chaleur produite par l'activité humaine".

Toutefois, un océan qui se réchauffe trop peut avoir de nombreuses conséquences néfastes pour les écosystèmes. Non seulement terrestres, car une évaporation de l'eau de mer sous l'effet de la chaleur peut par exemple provoquer des pluies torrentielles, mais aussi marins évidemment. Le changement climatique a par exemple un effet sur les échouages en masse de dauphins que connaissent les côtes atlantiques chaque hiver. En faisant disparaître les proies habituelles du dauphin au large des côtes, le cétacé se retrouve forcé de s'aventurer là où se trouvent les filets des pêcheurs pour se nourrir, expliquait en février dernier sur France 2 Mathieu Doray, chercheur en écologie pélagique et halieutique à l'Ifremer.

Les cadavres retrouvés sur les plages présentent en effet des traces d’engins de pêche, comme le rappelle le secrétariat d'État en charge de la mer et de la biodiversité, qui a comptabilisé près de 1300 petits cétacés échoués sur les côtes atlantiques françaises durant l'hiver dernier. Des chiffres qui tendent à augmenter d'année en année, puisque, de son côté, l'Observatoire Pelagis, qui craint pour la survie de certaines espèces, a recensé 1 314 petits cétacés morts échoués durant l'hiver 2023 sur les côtes du golfe de Gascogne (dont 91 % de dauphin commun), contre un peu moins de 500 durant l'hiver 2000, avec des pics observés depuis 2016.

Vous pouvez retrouver en replay notre Enquête de région sur les difficultés des pêcheurs et les menaces qui pèsent sur la biodiversité marine en pays de la Loire.

JPO Ifremer, informations pratiques :

  • Prix : gratuit
  • Lieu : 3 rue de l'île d'Yeu, à Nantes (arrêt de Tram Ecole centrale)
  • Quand : le samedi 8 juin de 10h à 17h30 et le dimanche 9 juin de 10h à 16h30
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