À Orvault, commune du nord de la Métropole de Nantes, des gens du voyage se sont installés sur des prairies destinées à la pâture des vaches. Les éleveurs ont été pris au dépourvu, privés de la ressource nécessaire à l'alimentation des animaux. La question des aires d'accueil est encore reposée.
Amaury Belliot élève des vaches limousines à Orvault. Orvault est l'une de ces communes de la métropole de Nantes, urbanisée du côté nantais, rurale au nord de son territoire. Amaury, avec ses collègues agriculteurs, se désole, l'irruption des Gens du voyage sur une de ses prairies le prive de ressources pour nourrir ses vaches. Illustrant encore une fois la difficulté de tenter d'organiser l'accueil des voyageurs.
Amaury regarde ces vaches, entre colère et résignation : "On en a marre d'être tout le temps envahis par des gens du voyage qui pénètrent dans nos champs quand il n'y a pas d'animaux, et là, hier soir, il y en a. Ça devient problématique parce que pour nous, c'est notre outil de production, nous on vit de la viande bovine. Si après on des soucis de pâturage avec les animaux, je ne vois pas comment on pourra continuer notre activité".
Un problème récurent
L'occupation des terrains agricoles par des caravanes n'est pas nouvelle. Chaque année le problème est reposé. à la période des foins. De l'autre côté de la route, une parcelle communale a fait les frais de l'installation des voyageurs, tout autant illégale.
"Nous, où voulez-vous qu'on aille. On ne va pas se mettre au milieu de la route, avec les enfants ? Les enfants vont à l'école, on essaye de trouver des endroits les plus proches des écoles, parce que toutes les femmes n'ont pas le permis de conduire. Ce n'est pas facile, on a beau demander, demander, d'avoir quelque chose tous les ans, ça dure depuis des années. Malheureusement rien ne vient", soupire une maman voyageuse.
Un problème métropolitain
Nantes Métropole souligne le nombre insuffisant d'emplacements au regard des arrivées des gens du voyage : "On a lancé en urgence une enquête auprès de ces voyageurs pour comprendre ce qu'il se passe, pourquoi sont-ils si nombreux à venir sur notre territoire et comment on peut répondre à ce besoin", précise François Prochasson, vice-président en charge du logement.
600 caravanes occupent de façon illicite un terrain public ou privé dans la métropole nantaise. 13 des 24 communes sont touchées par ces occupations irrégulières. Amaury, avec ses Limousines, aimerait que l'enquête débouche vite sur une solution qui épargnerait ses jolies prairies paisibles. Tentantes pour les humains comme pour les animaux.