Ce jeudi sera noir à Nantes, Saint-Nazaire, La Baule, Orvault. Les syndicats de police Alliance et Unsa dénoncent les conditions de travail pendant les JO de Paris et réclament des primes et moyens supplémentaires. Sans quoi ils estiment que la sécurité de notre territoire ne sera pas assurée.
Nantes, Saint-Nazaire, La Baule, Orvault, Rezé, en Loire-Atlantique, tout comme au niveau national, ils promettent un jeudi noir. Les policiers veulent obtenir des garanties et des primes. À l'approche de Jeux Olympiques de Paris, ils attendent des réponses sur les conditions de travail.
À Nantes, ils étaient une cinquantaine à avoir répondu à l'appel des syndicats. Rassemblés cette nuit, drapeaux brandis, les "nuiteux" se sont fait entendre en fermant symboliquement avec des rubalises le commissariat Waldeck Rousseau.
Ce jeudi midi, c'est un cercueil qui sera déposé devant l'établissement "pour montrer qu'on enterre nos congés", précise Bruno Gallais secrétaire départemental d'Alliance Police.
LES NUITEUX ont démarré le #jeudinoir . Orleans, Brest , Nantes ..... C'est que le début #alliancepolice #colère pic.twitter.com/mZ3BGkKHJ9
— ALLIANCE POLICE NATIONALE ZONE OUEST (@AlliancePNouest) January 18, 2024
"Les policiers ont besoin de savoir, ou ils vont travailler, dans leur service, dans le département, dans la région ou sur les sites olympiques et sur quels régimes horaires. C'est extrêmement important pour le calage des obligations familiales", rappellent les syndicats.
Les policiers ont besoin de savoir s'ils pourront avoir des aides pour faire garder leurs enfants
Alliance, Unsa Police
"À moins de 200 jours des JO on ne sait rien !"
"Nous ne savons absolument rien !", dénonce Bruno Gallais. "On ignore le nombre de policiers qui seront détachés sur Paris. On ne sait pas quelles unités vont partir, pour quelle durée et sur quel cycle de travail, elles seront employées. Rien non plus sur les questions d'hébergement."
Une certitude en revanche ; la sécurité des JO de Paris se fera au détriment des territoires. En Loire-Atlantique, il n'y aura pas de forces mobiles pour le littoral.
Cet été, il va falloir s'autosuffire. Les Nantais vont être envoyés sur La Baule, mais à Nantes qui pour les remplacer ?
Bruno GallaisSecrétaire départemental Alliance Police 44
Bruno Gallais ne cache pas son inquiétude. "La sécurité ne sera pas assurée sur notre territoire", déplore-t-il.
Ça va être tendu pour assurer la sécurité de nos concitoyens. C'est quasiment mission impossible à effectifs constants
Bruno GallaisSecrétaire départemental Alliance police 44
Quid alors des grands événements estivaux pour la région et le département ? "Comment va-t-on faire pour sécuriser le Hellfest ?", s'interroge le syndicaliste. À toutes ces questions, le ministère de l'Intérieur n'apporte aucune réponse.
"Il n'y aura pas d'effectifs supplémentaires. Tout ce que l'on a comme information, c'est qu'ils ont essayé de recruter des agents de sécurité, mais ils ont échoué. Donc il va falloir trouver la main d'œuvre où elle est, donc en province. On va déshabiller Pierre pour habiller Paul. C'est inconcevable, inacceptable ! ", s'agace Bruno Gallais.
"Des mesures exceptionnelles"
Les syndicats réclament aussi une prime exceptionnelle pour tous, "tous grades et tous corps", précisent-ils.
Ils réclament des engagements "pour tous ceux qui resteront dans leurs services impactés par les absences des collègues mobilisés à Paris, qui assureront les missions locales et régionales, privés des renforts habituels".
Pour les fonctionnaires qui accepteront des longues missions à Paris, avec des cycles de travail atypiques, les syndicats exigent "le paiement défiscalisé de toutes les heures supplémentaires effectuées sur la durée des JO et des paralympiques 2024.
Les policiers déplacés loin de chez eux doivent pouvoir prétendre à une indemnité de 50 euros par nuit découchée.
SyndicatsAlliance, Unsa Police
"On peut imaginer que les collègues en renfort seront le plus primés. Mais ceux qui vont bosser à 200% pour les remplacer et qui seront dans le bouillon en local, eux n'auront peut-être pas le même niveau de rémunération et ça ce n'est pas entendable.", conclut Bruno Gallais.
Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv