Plus de 100 d'établissements pour personnes âgées ou en situation de handicap, services d’aide et d’accompagnement à domicile et services de soins infirmiers à domicile ouvrent leurs portes pour recruter de nouveaux collaborateurs. Plus de 1000 postes sont à pourvoir en Loire-Atlantique dans le cadre de la semaine des métiers du soin et de l'accompagnement organisée par Pôle emploi jusqu'au 28 avril.
Elle est aide à domicile depuis neuf ans déjà. Et ce chemin-là, elle ne l'a pas choisi par vocation. "C'est pôle emploi qui m'a trouvé une formation rapide avec une promesse d'embauche en CDI dans les quatre mois. Il n'y avait pas d'attirance particulière." À l'époque, Aurore Large est conseillère funéraire. Pour raisons personnelles, elle revient sur Nantes et veut travailler tout de suite.
Très vite, le métier lui plaît. "Le contact avec les gens, la mobilité, le fait que l'on change de profil, j'ai vraiment apprécié tous ces aspects. Du coup, je suis restée." Et elle ne le regrette pas.
"Je travaille avec des publics très variés. J'ai eu à m'occuper de nouveaux nés, d'aide aux devoirs, d'enfants autistes, de personnes âgées ou porteuses de handicap. Le maintien à domicile concerne tous les publics et les missions sont toutes différentes", raconte-t-elle.
Cela peut être de l'accompagnement, juste se promener, sortir, faire de l'entretien, des toilettes ou des courses, la préparation des repas. Le lien social a aussi une place prépondérante
Aurore LargeAuxiliaire de vie
Reste que les contraintes sont là. Notamment l'image qui colle à la peau de ces métiers. "Ce ne sont pas des professions valorisées. Dans l'inconscient collectif, nous restons de simples femmes de ménage sans qualifications alors qu'au sein de l'association, les profils des salariés sont au contraire très variés", constate Aurore.
Le principal frein, c'est aussi et surtout le salaire. "Ils ne sont pas mirobolants et ça, c'est un gros frein au recrutement", souffle l'aide à domicile.
En association, on ne peut pas négocier son salaire, la négociation, elle se passe avec l'État.
Aurore LargeAuxiliaire de vie
Aurore travaille à temps plein. Et les heures comme elle dit "sont éparses". "Je pars de chez moi, il est 7h30 et je ne rentre pas avant 19 h30, si je n'ai pas d'embouteillages. Avec tout ça, je n'ai pas le temps de faire mes courses alors que j'ai fait celles de tout le monde. C'est un peu lourd à gérer au quotidien. Ce n'est pas simple, il faut aussi s'occuper de soi."
Ce qui rebute aussi, ce sont les frais annexes. "Côté véhicule, même si l'association développe son propre parc, il faut pouvoir payer l'essence et s'organiser, et ce n'est pas simple", confirme l'auxiliaire de vie.
Hors frais kilométriques, Aurore gagne 1 250 euros net par mois. C'est bien peu au vu de son investissement quotidien. Mais elle a des perspectives. "Je me projette sur des VAE, validations d'acquis par expérience. Cela permet d'avoir une reconnaissance pécuniaire", précise la trentenaire qui souhaite aussi développer de nouvelles compétences dans le domaine social.
"Nous avons besoin d'une reconnaissance de l'État"
"Les journées commencent tôt le matin, on se déplace de domiciles en domiciles. Nous aidons des personnes avec un certain nombre de difficultés. Pour ces métiers-là, il faut être formé. On peut le faire dans le cadre de la formation continue. Mais très concrètement et très clairement, les salariés que l'on recrute demandent à être payés plus que le Smic. Et surtout de ne pas attendre 10 ans de présence dans l'entreprise pour acquérir de l'ancienneté ou avoir obtenu un diplôme pour être valorisé financièrement", confirme Geoffroy Verdier, président d'ADT 44, Aide à domicile pour tous 44.
Nous avons besoin d'une reconnaissance de l'État, du gouvernement sur les métiers d'auxiliaire de vie. Il faut que les rémunérations soient mieux encadrées, car nous dépendons des financements publics
Geoffroy VerdierPrésident ADT 44 Aide à domicile pour tous 44
Plus de 1000 postes à pourvoir
15 600 résidents en établissements pour personnes âgées, 2 860 en structures pour handicapés, 11 000 personnes âgées accompagnés à domicile, 9 500 personnes à mobilité réduite suivies, les chiffres parlent d'eux-mêmes. La demande est forte dans le soin et de nombreux postes restent vacants en Loire-Atlantique.
Face à un contexte tendu, le département et ses partenaires ont donc décidé de se mobiliser pour rapprocher les besoins du secteur de l'autonomie et des demandeurs d'emploi.
Restauration, blanchisserie, entretien, accueil, administratif, animation, aide-soignants, auxiliaires de vie, infirmières, les offres sont nombreuses et loin d'être toutes comblées.