REPORTAGE "C'est pire que la sécheresse". Des maraîchers touchés de plein fouet par les inondations en Loire-Atlantique

Les pluies de ces derniers jours ont eu par endroits de lourdes conséquences sur les maraîchers en Loire-Atlantique, comme à à Belligné, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Nantes. Le secteur est l'un des plus touchés du département et les récoltes de Prosper Cochet en ont fait les frais.

"On est complètement engorgé...", se désole Prosper Cochet, en montrant l'intérieur d'une de ses serres inondées à Belligné (Loire-Atlantique), où l'eau recouvre ses chaussures par endroits.

Le maraîcher a subi de plein fouet les orages de ces derniers jours. Ici, il est tombé 180 mm d'eau en 48h, une catastrophe pour ses tomates, que les tunnels n'ont pas suffi à abriter.

"C'est pire que la sécheresse, car au moins on a un étang qui nous permet d'arroser goutte-à-goutte les légumes de nos deux hectares de nos productions. Mais lorsqu'il y a trop d'eau, on ne peut rien faire", explique-t-il, au micro de notre journaliste, Cathy Colin.

Prosper s'est installé ici il y a six ans, après une reconversion professionnelle dans le maraîchage bio. Ces dégâts peuvent lui coûter son chiffre d'affaires de l'année et menacent son exploitation. La maladie attaque les productions déjà lancées tandis qu'à l'extérieur, impossible de planter dans la gadoue.

Les pommes de terre pourrissent, la terre est remplie de l'eau tombée depuis l'automne. Si son sol argileux permet de garder l'humidité en été, il se retourne contre lui aujourd'hui. "J'ai fait le calcul et j'arrive à 650 mm d'eau depuis le premier janvier, alors que d'habitude est entre 700 et 800 mm à l'année."

En six mois, il m'est tombé dessus une année de pluie.

Prosper Cochet, maraîcher en Loire-Atlantique

Très implanté sur son territoire, mais trop petit pour être assuré, il se réjouit au moins de recevoir beaucoup de soutien de la part de ses voisins. "Encore ce matin, quelqu'un est venu me voir pour me proposer de l'aide, mais je lui ai répondu qu'il n'y avait rien à faire pour l'instant, car le sol est complètement trempé, dit-il, les larmes aux yeux. Dans les prochains jours, si le soleil arrive et que ça sèche, on y arrivera peut-être."

La multiplication des épisodes des fortes précipitations est une des conséquences du dérèglement climatique. Les fortes chaleurs ont en effet tendance à accentuer l'évaporation des océans, dont l'eau s'accumule en grande quantité dans le ciel avant d'être déversée sous forme de pluies sur les terres. Un phénomène d'autant plus problématique dans les zones touchées par la sécheresse, où les sols secs peinent à absorber l'eau rapidement, favorisant les risques d'inondation. Un phénomène également accru par l'artificialisation des sols et les perturbations du cycle de l'eau engendrées par l'activité humaine.

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