L'animateur de Rezé soupçonné d'attouchements sur plusieurs enfants de la commune, a été mis en examen pour agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité. Il a été placé sous contrôle judiciaire. Le procureur avait demandé son placement en détention.
À la sortie de l'école, c'est toujours la sidération qui l'emporte mais aussi l'indignation. Rares sont les familles qui acceptent de témoigner. La parole se libère difficilement. Une mère accepte tout de même de livrer son ressenti: "la colère est énorme vis à vis de la mairie qui n'a pas réagi. C'est une affaire qui aurait pu être évitée sachant que la personne incriminée avait déjà été suspectée".
Autour d'elle, les parents d'élèves se soutiennent. Le sentiment qui prédomine c'est une colère froide contre Gérard Allard, le maire de Rezé.
L'animateur périscolaire soupçonné d'agressions sexuelles était en poste à l'école maternelle du Chêne Creux à Rezé depuis la rentrée scolaire.
L'homme d'une soixante d'année y a été muté suite à une main courante l'accusant d'avoir embrassé une fillette de 11 ans.
" Les services de police n'ont pas signalé quoi que ce soit. Les collègues de l'animateur périscolaire n'ont pas été témoins d'une façon directe et clair. C'est dans ces conditions que cette information n'a pas été portée à la connaissance ni de l'adjointe en charge de l'éducation, ni du maire de Rezé. Il arrive fréquemment que des animateurs périscolaires soit amenés à changer d'école en raison d'une tension avec une famille", se défend Cécile De Oliveira, avocate de la mairie de Rezé.
L'affaire éclate le 18 mars
Les faits on été signalé le 7 mars par un parent d'élève de l'école maternelle du Chêne Creux à Rezé.Dès le lendemain, vendredi 8 mars, l' animateur du service périscolaire a été mis à pied par la Ville de Rezé, pour "comportement et gestes inappropriés".
Selon son avocat, contacté ce mardi 26 mars, l'homme "nie l'ensemble des accusations portées contre lui".
Cet homme, âgé d’une cinquantaine d’années, marié et père de famille, fait l’objet d’une enquête, ouverte pour "agressions sexuelles par personne ayant autorité sur mineur de moins de 15 ans" et menée par la brigade de protection des familles de la Sûreté départementale. Plusieurs petites filles, ont, en effet, dénoncé des "gestes inappropriés". Elles seront entendues cette semaine par les enquêteurs dans une unité dédiée à l’accueil des enfants, au CHU de Nantes.
Dans un communiqué, la commune de Rezé explique : "jeudi 7 mars dernier en fin de journée, par un parent d’élève, d’un comportement inapproprié d’un animateur, à l’encontre de son enfant scolarisé à l’école Chêne Creux maternelle. Dès le lendemain matin, l’animateur s’est vu signifier sa suspension de fonctions à effet immédiat, à titre conservatoire et dans le souci de protection des enfants. En début de semaine dernière, de nouvelles familles se sont manifestées auprès de la directrice de l’école ou de la direction de l’Éducation. Celles-ci ont toutes été reçues immédiatement par l’Adjointe au Maire et la Directrice de l’Éducation. Sur la base de ces nouveaux éléments, et de la gravité des propos rapportés, la Ville a effectué un signalement auprès du Procureur de la République."
Un casier judiciaire vide
L’animateur, titulaire d’un diplôme d’animation (Bafa), travaillait pour la collectivité depuis trois ans. Lors de son recrutement, l’extrait du bulletin 2 de son casier judiciaire avait été demandé. Il n’y figurait « aucune mention incompatible avec ses fonctions » au sein du service périscolaire.
Les agents qui côtoient cet animateur ont d’ores et déjà été entendus. Enfants et parents d’élèves pourraient l’être dans une seconde phase d’auditions.
Accompagnement psychologique
Une réunion s'est tenue lundi soir 18 mars avec représentants des parents d’élèves afin de les informer de la situation et des dispositifs d’accompagnement proposés par la Ville. Un courrier a été adressé aux 120 familles dont les enfants sont scolarisés à l’école maternelle du Chêne Creux.
Dans un dispositif qui sera très vite finalisé, la Ville devrait également proposer un accompagnement psychologique aux familles. Un numéro d’urgence sera mis en place pour les parents, qui pourront échanger avec un psychologue sur la manière d’aborder le sujet avec leurs enfants.
"Les enfants qui ont vu commencent à parler"
Pour les parents d'élèves les "enfants témoins des agressions ne sont pas pris en charge. Ceux qui ont vu commencent à parler. Aucun dispositif n'est mis en place pour eux. Ils sont pourtant, aussi des victimes". Les familles se sont regroupées au sein du collectif "les voix de nos enfants". Elles envisagent de porter plainte contre la ville de Rezé " afin que la municipalité soit mise face à ses responsabilités".
Le collectif devrait se faire représenter par un avocat dans les prochains jours.
Certaines familles de victimes ont déjà, dans le cadre de la procédure, porté plainte contre l'animateur périscolaire.
9 victimes identifiées à ce jour
La mairie de son côté s'est portée partie civile. L'adjointe en charge de l'éducation Christine Coutant a, pour sa part, démissionné dénonçant "une gestion minimaliste de l'affaire".
Une information judiciare a été ouverte. Le dossier est désormais entre les mains d'un juge d'instruction. L'enquête qui pour l'insatnt concerne 9 victimes s'annonce longue et complexe.