Quel sort leur sera réservé ? Les migrants du gymnase Jeanne-Bernard devront attendre les deux décisions de justice qui seront rendues les 14 et 28 mars prochain.
Ils sont environ 250 migrants installés depuis quatre mois à Saint-Herblain, près de Nantes, dans le gymnase de l'ancien lycée Jeanne-Bernard. Ils vivent là dans des conditions précaires dénoncées par des associations et sont menacés par une demande d'expulsion.
"Il y a toujours des enfants, des femmes et évidemment beaucoup d'hommes dans ce gymnase : les mettre à la rue de façon sèche serait une vraie catastrophe humanitaire", estime François Prochasson, membre du collectif de soutien aux migrants, en marge d'une audience qui se tenait ce jeudi matin.
Fin octobre, une soixantaine de demandeurs d'asile avaient été délogés du square Vertais, dans le sud de Nantes. Ils avaient trouvé refuge dans le gymnase d'un lycée catholique inoccupé, propriété du diocèse, dans la commune voisine de Saint-Herblain.Désormais, ils sont entre 200 et 250 migrants installés dans le gymnase auxquels il faut ajouter quelques familles, au total 19 femmes et enfants, logées dans une maison.L'audience de ce jeudi faisait suite à deux assignations en référé d'expulsion, déposées par le diocèse et le promoteur immobilier propriétaire de la bâtisse.
"On demande que la ville de Nantes réquisitionne des bâtiments vides pour mettre les personnes à l'abri" indépendamment de leur situation administrative, a déclaré Christophe Jouin, président de "L'autre cantine", collectif également engagé dans ce dossier, qui dénonce le "ping-pong entre les institutions".
C'est à l'État de prendre en charge toutes ces personnes-là et d'assumer ses responsabilités en la matière", a souligné Me Stéphane Vallée, l'avocat des demandeurs d'asile.Tout le monde est d'accord pour dire que les conditions d'hébergement ne sont pas satisfaisantes - Stéphane Vallée
Le tribunal rendra sa décision le 14 mars pour la maison et le 28 mars pour le gymnase. Les bénévoles craignent qu'elles conduisent à des expulsions sans délai, fragilisant la prise en charge des migrants et leurs chances de relogement.