Sophie Marinopoulos est l’auteure d’un rapport sur la santé culturelle. Elle prône l’éveil culturel et artistique de l’enfant. Dans une société où il faut aller vite et être efficace, elle réclame des temps de pause, nécessaires à la bonne croissance de nos enfants. Il faut prendre le temps de recréer du lien.
Faites l’expérience : comptez les sourires que vous croisez en allant travailler, en vous baladant ou en allant faire les courses. Sommes-nous une société d’êtres figés, en crise de nos relations, comme le fait remarquer Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste ?
La déliquescence de nos liens sociaux
La fondatrice des espaces d’accueil pour les familles "Les pâtes au beurre" alerte, depuis plusieurs années, sur la déliquescence de nos liens. "À partir du moment où on est en train de se perdre de vue, où on oublie que ce qui nous constitue, ce sont les liens, où on les appauvrit, on rentre dans une crise de la sensibilité extrêmement importante qui est tout aussi angoissante que cette crise climatique" souligne-t-elle.
Le danger de la "malnutrition culturelle"
Sophie parle de "malnutrition culturelle". En 2019, elle a rédigé, pour le Ministère de la Culture, un rapport en faveur d'une politique pour une stratégie nationale pour la Santé Culturelle : promouvoir et pérenniser l'éveil culturel et artistique de l'enfant de 0 à 3 ans dans le lien à son parent.
"C’est une culture du ralentissement, explique la psychanalyste. Quel que soit le choix que vous faîtes d’aller voir un spectacle, de lire un livre ou autre, vous allez devoir vous poser. En cela, c’est extrêmement intéressant dans une société qui vit à cent à l’heure".
L'importance de la santé culturelle
Sophie Marinopoulos pose la question : "Quid de l’enfance de nos enfants ? C’est comme si on avait envie d’enfants, on était heureux d’avoir des enfants, mais il ne faut pas que leur enfance nous embarrasse, parce que l’enfance, ça prend du temps. Or, on nous a demandé de vivre vite, de travailler vite, d’être efficace, d’être compétent. Et l’enfance, là-dessus, ne fait que nous entraver. Donc oui, la question de l’éveil culturel et artistique comme un espace de ralentissement est vraiment intéressante et nécessaire, pour ne pas dire indispensable".
L'espoir des nouvelles générations
Si nous assistons à une crise de la sensibilité, il reste néanmoins des raisons d’espérer, notamment avec les nouvelles générations. "Je suis confiante, car je pense que les velléités des plus jeunes vont nous aider à bifurquer, tout simplement".
Les jeunes ne veulent pas remplir leur vie, ils veulent la vivre, ce qui n’est pas du tout la même chose.
Sophie Marinopoulos
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