En Pays de la Loire, le Rassemblement national a effectué une nette percée lors de ce premier tour des législatives. Une montée de l'extrême droite qui effrayait dimanche soir les citoyens et citoyennes de la région.
"Je suis inquiet pour la France, j'ai peur que ça tourne au vinaigre". Des sanglots dans la voix, ce gaulliste vendéen a peur. Il nous confie son désarroi alors que les résultats définitifs du premier tour ne sont pas encore tombés, mais les électeurs le savent déjà : l'extrême droite est en tête des suffrages, dans la région comme un peu partout dans le pays.
Une crainte confirmée rapidement quand les premiers résultats définitifs en Pays de la Loire tombent. Si dans les villes, la majorité présidentielle et le Nouveau front populaire résistent à la vague bleue, dans les villes plus rurales et les campagnes, c'est un tsunami qui emporte tout.
Dans la 9ᵉ circonscription de Loire-Atlantique, à Machecoul-Saint-Même, cette électrice à la sortie d'un bureau de vote, elle aussi, ne veut pas y croire. "J'étais née pendant la dernière guerre, raconte-t-elle. C'était le temps des fascistes. C'est tout ce que je peux vous dire."
" Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé"
À Fontenay-le-Comte, dans la 5ᵉ circonscription de Vendée, le candidat RN est en tête des suffrages. Pour les jeunes, rencontrés dans la rue, c'est le coup de massue. "Je suis dégoûtée des résultats, réagit cette Fontenaisienne. Je suis limite honteuse d'être française."
Pour cette autre Vendéenne, attablée à la terrasse d'un café, c'est la "tristesse, la colère, l'indignation" qui prime ce dimanche soir. "Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, ajoute-t-elle. J'avais un peu d'espoir en voyant les taux de participation et en fait ces espoirs sont un peu réduits à néant en voyant ces résultats".
"Il n'y a pas que les urnes"
Au QG du Nouveau front populaire à Nantes, malgré la poussée du Rassemblement national dans la région, ces jeunes militants préfèrent rester optimistes. "Il n'y a pas que les urnes, il y a aussi la mobilisation dans les rues, dans les médias, dans les corps intermédiaires, explique cette militante. C'est une défaite, mais il n'y a pas que nous en lice. Il y a les minorités, les pauvres, il y a encore pleins de choses à faire…"
À Nantes, la jeunesse "a vraiment les boules"
Face à ce résultat historique de l'extrême droite en Pays de la Loire, mais aussi dans le pays, des manifestants se sont rassemblés dans les rues de Nantes dimanche soir. "Ce n'est pas la première fois qu'on est surprises par le résultat d'élections, explique Tiphaine, une mère de famille. C'était important pour nous de venir dire aussi que ça ne représente pas ce que nous on pense et ce que nous on veut". Sa fille Justine l'accompagne : " Pour moi ça ne représente pas la France et on a les boules... On a vraiment les boules."
Dans le cortège, on retrouve aussi ce Français d'origine afro-brésilienne. Masque sur le nez, il souhaite une "France des multicouleurs et de la diversité."
Une population et des électeurs estomaqués, inquiets, qui ont voulu faire passer un message parfois de peur, d'espoir ou de paix. Le tout avant le second tour des élections législatives, dès dimanche prochain.