A l'annonce d'Edouard Philippe, enterrant l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, les opposants en lutte depuis 2000, ont laissé exploser leur joie. Sur le site même et dans les réseaux sociaux.
C'est à la Rolandière, lieu d'accueil et de ralliement, que les opposants sur le terrain ont appris la décision, écoutant le discours du Premier ministre sur un vieux poste de radio grésillant. "L'abandon, on l'a, l'arrêt de la DUP (déclaration d'utilité publique), on l'a", commente, souriant, Julien
Durand, porte-parole de l'Acipa et l'un des doyens de la lutte contre l'aéroport.
Ils ont laissé exploser leur joie grimpant sur le phare et à 15h30 lors d'une conférence de presse. "Une immense joie", une "victoire historique": les opposants d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) veulent néanmoins rester "prudents" sur l'avenir de la ZAD et de ses occupants.
Zone expérimentale pour l'agriculture
Il y a eu des scènes de liesse et on a débouché le champagne dans la "zone à défendre", Le mouvement anti-aéroport dans son ensemble a salué dans un communiqué "une victoire historique", obtenue "grâce à un long mouvement aussi déterminé que divers". "Pour moi, c'est un grand soulagement. C'est la décision qu'on attendait depuis très longtemps. On l'attendait quand même avec un peu d'inquiétude car on a été échaudé à plusieurs reprises", a déclaré Claude Colas, autre figure du mouvement anti-aéroport et l'un des neuf co-fondateurs de l'Acipa en 2000, au moment de la
relance du projet d'aéroport par le gouvernement de Lionel Jospin. "Aujourd'hui, il reste l'avenir de la ZAD. On attend que le gouvernement nous laisse le temps de nous organiser, qu'il accepte de négocier dans le sens d'une zone expérimentale pour l'agriculture", ajoute-t-il.
L'heure du dialogue est arrivée
"Le Premier ministre s'engage à respecter la trêve hivernale. C'est une bonne chose, ça nous donne du temps pour discuter", souligne Julien Durand, Il a appelé les participants aux rassemblements prévus en fin de journée à Nantes et Rennes notamment, à "garder leur sang-froid" et à "ne pas déraper". "L'avenir de la ZAD se joue peut-être ce soir dans la rue. Ne gâchons pas la victoire", a lancé le septuagénaire, coiffé de son habituelle casquette.
Les anti-NDDL se sont engagés auprès du gouvernement à "résoudre" eux-mêmes le problème "épineux" de la route départementale 281, entravée depuis cinq ans par des barricades diverses, et de la rendre à la libre circulation des véhicules. Ici on s'inquiète de l'arrivée annoncée des forces de l'ordre, appelant à la "vigilance" et à la "résistance" en cas d'intervention dans la zone.
Sur le terrain c'était la joie.
Sur les réseaux sociaux Philippe de Villiers a très vite lancé un "on a gagné"
#NantesAtlantique : on a gagné ! Le #bonsens l’a emporté. Et l' #intérêtgénéral a fini par prévaloir. La #Vendée est dans le camp des vainqueurs. MERCI et BRAVO aux #entrepreneursvendéens qui se sont mobilisés !
— Philippe de Villiers (@PhdeVilliers) 17 janvier 2018
José Bové député européen altermondialiste, figure de proue du Larzac salue " la décision courageuse du président Macron pour la planète et les territoires ruraux".
L’abandon du projet de #NDDL signe la victoire du bon sens contre un choix du passé. Je salue la décision courageuse du Président Macron pour la planète et les territoires ruraux.
— José Bové (@josebove) 17 janvier 2018
Le président de l'Assemblée Nationale François de Rugy se félicite de cette " sage décision".
Après 10 ans de conflits et d’atermoiements #NDDL le Premier ministre a tranché et a pris une sage décision. #Nantes et sa région peuvent désormais poursuivre leur développement avec des projets qui rassemblent, car c’est ce qui a toujours fait la force de l’Ouest.
— François de Rugy (@FdeRugy) 17 janvier 2018
Julien Durand, porte-parole de l'Acipa est un opposant historique. Il a réagit avec émotion à cette annonce.