Le personnel de cantine des écoles primaires et publiques de Saint-Nazaire débute sa deuxième semaine de grève. Les représentants du syndicat CGT des Territoriaux n'ont pas été convaincus par les propositions de la mairie présentées à l'occasion d'une réunion lundi 10 octobre.
"Pas de prime, pas de cantine !!!", scandent les banderoles brandies par les agents territoriaux de restauration scolaire de Saint-Nazaire. Depuis le début de leur grève lundi 3 octobre, 19 des 20 écoles de la ville ne peuvent plus accueillir les élèves sur l’heure du repas.
Les grévistes militent pour obtenir une augmentation de prime, au même titre que leurs collègues de la Direction de la Logistique qui travaillent à l'Unité de production alimentaire de Saint-Nazaire. Ils ont vu leur Indemnité de fonctions, de sujétions et d'expertise (IFSE) passer de 20 euros à entre 85 euros et 110 euros bruts mensuels.
Pour apaiser les tensions, Céline Paillard, adjointe à la mairie chargée des ressources humaines, a rencontré les représentants syndicaux des "dames de cantines" lundi 10 octobre. Résultat des courses : elles ne sont pas décidées à lâcher l'affaire, jugeant les propositions insuffisantes.
Pas de concession sur la prime
Lors de la réunion, Céline Paillard a tenu a rappeler que "4 millions d'euros ont été injecté dans la masse salariale" à la suite d'un travail sur la revalorisation des salaires des agents territoriaux entre décembre 2021 et juillet 2022.
On n'est pas une entreprise privée. Notre seul moyen d'obtenir des fonds supplémentaires, c'est l'impôt. On leur a fait des propositions et on leur a demandé de lever la grève.
Céline Paillard, adjointe au maire de Saint-Nazaire en charge des ressources humaines
Parmi les pistes évoquées : une simplification du défraiement lié au déplacement des agents territoriaux, une demi-heure de repas rémunérée pour tous les agents de restauration scolaire, ou encore des réunions de travail pour (éventuellement) faire évoluer l'échelon des responsables d’offices scolaires.
En clair : tout sauf le versement d’une prime à hauteur de 85 à 110 euros bruts par mois. Pas de quoi décourager la mobilisation en cours.
Ce sont des mesures conditionnelles. Les agents veulent des écrits.
Fabien Pouëssel, secrétaire général de la CGT des Territoriaux de Saint-Nazaire et Carene.
Un obstacle légal
En parallèle de la contrainte budgétaire, Céline Paillard avance que les agents de restauration scolaire et les agents de propreté et d'hygiène n'appartiennent pas aux catégories d'agents dont l'IFSE a été augmentée en juin dernier. L'indemnité est notamment prévue pour des agents qui exercent des fonctions qui les exposent à des environnements dangereux, insalubres, ou au froid.
Fabien Pouëssel le reconnaît, mais rétorque que d'autres indemnités pourraient être revalorisées au profit des agents de restauration scolaire et des agents de propreté des locaux.
Exemple à l'appui : "les agents de nettoyage ne peuvent pas travailler à plus de 80% à cause de la pénibilité de leurs fonctions, donc ils reçoivent une indemnité compensatrice, et elle pourrait être augmentée".
La grève se poursuit
Le syndicat CGT des Territoriaux de Saint-Nazaire et Carene a donc pris la décision de maintenir la grève. Le préavis déposé par les agents s'étend jusqu'au 21 octobre. Selon Fabien Pouëssel, la grève pourra être reconduite à l'issue de cette échéance.