Grande figure de la résistance à Saint-Nazaire, Christiane Cabalé, rescapée des camps nazis, est morte à 97 ans

C'était l'une une des dernières résistantes encore en vie. Christiane Cabalé est décédée dans la nuit du mercredi 10 août au jeudi 11 août.

Déjà chevalier de la légion d'honneur, Christiane Cabalé avait reçu en juin dernier la médaille de Grand Officier, l'un des plus hauts grades existants. Un véritable honneur pour elle : "C'est une reconnaissance pour ce que j'ai fait ce que j'ai pu pour mon pays. Je suis très fière d'avoir la légion d'honneur", nous avait-elle confié au printemps dernier. 

Elle n'a pas encore 18 ans quand Christiane a décidé de s'engager contre l'occupation nazie : "Je tapais à la machine pour écrire des tracts", nous avait-elle raconté. Des tracts distribués dans les boîtes aux lettres nantaises, et des risques énormes pris par la jeune femme.

Des fois j'y passais la nuit. Je savais que c'était illégal mais c'était pour mon pays. Pour la France.

Christiane Cabalé

France 3 Pays de la Loire

Un an après avoir débuté cette activité clandestine, Christiane Cabalé et ses deux parents sont arrêtés par la police française : "Ils sont arrivés, ils ont cassé les portes, ils se comportaient comme des voyous", nous avait raconté la résistante.

"On n'imaginait pas les chambres à gaz, ni les noyades dans l'étang"

Avec sa mère, elle est déportée de Nantes à Paris, pour finalement rejoindre le camp de concentration, destiné aux femmes, de Ravensbrück, en Allemagne : "Quand on est arrivés il y avait de beaux jardins on n'imaginait pas les chambres à gaz, les noyades dans l'étang. On a vite déchanté."

Heureusement, Christiane Cabalé survit à Ravensbrück. Elle rentre en Loire-Atlantique en avril 1945, avant de se marier et de s'installer à Paris, où elle exerce le métier de guichetière pour la SNCF.

Mais c'est à Saint-Nazaire qu'elle décide de s'installer pour passer sa retraite, pendant près de 40 ans. Elle a continué jusqu'au bout à témoigner auprès des jeunes générations, pour que ce pan de l'Histoire ne tombe pas dans l'oubli.

"Tristesse et reconnaissance sont les premiers mots, qui spontanément viennent à l’esprit", ce jeudi, Yannick Vaugrenard, sénateur de Loire-Atlantique, salue sa mémoire.

Son très grand courage, sa détermination et son humilité exemplaire, auront marqué celles et ceux, qui ont eux le privilège de converser avec elle."

Yannick Vaugrenard

Sénateur de Loire-Atlantique

"Rescapée des camps de l’enfer de Ravensbrück, elle n’a eu de cesse de condamner le fascisme et de lutter contre", écrit le sénateur nazairien.

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