Grève contre la réforme des retraites. Tirs de grenade, sabotage électrique,...Une manifestation plus intense mercredi 15 mars

La huitième mobilisation contre la réforme des retraites s'est déroulée mercredi 15 mars, à l'appel de l'intersyndicale. Les manifestants ont continué d'exprimer leur opposition au texte alors que la commission mixte paritaire entre députés et sénateurs tentait, à huis clos, de trouver un compromis.

Manifestation contre la réforme des retraites, acte VIII.

Les rues françaises ont de nouveau été sous tension ce mercredi, animées par les actions contre la réforme des retraites, adoptée le 11 mars par le Sénat à 195 voix contre 112.

La mobilisation a maintenu la pression sur les 7 sénateurs et 7 députés membres de la commission mixte paritaire (CMP), qui ont désormais la charge de s'accorder sur le texte de la réforme. 

Un accord indispensable à la veille d'un éventuel vote final à l'Assemblée National, à haut risque pour le gouvernement. 

Tensions entre manifestants et forces de l'ordre à Nantes

À Nantes, les manifestants avaient rendez-vous à 10h30 près du Miroir d'eau.

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Les manifestants Nantais ont attendu le départ en musique près du miroir d'eau. ©France Télévisions / Olivier Quentin

Plusieurs milliers de personnes ont répondu présentes, munies de drapeaux, de pancartes et de tracteurs. 

D'abord pacifique, le défilé a pris une tournure plus violente lorsque certains manifestants ont mis le feu aux poubelles à la croisée des trams. Des tensions ont aussi éclaté avec les forces de l'ordre après des tirs de grenades aux alentours du palais de justice.

Les éboueurs se sont aussi fait entendre sur les routes en martelant leur klaxon sur l'Île. Ils entament leur 8e jour de grève. 

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Les éboueurs, en grève depuis huit jours, circulent en klaxonnant dans les rues de Nantes. ©France Télévisions / Virginie Charbonneau

La manifestation a pris fin sur les coups de 14h. Les pompiers sont intervenus pour éteindre les poubelles en feu.

La préfecture annonce 13 000 manifestants et une trentaine d'interpellations, soit davantage que lors des mobilisation précédentes. Les chiffres des syndicats ne sont pas encore divulgués. 

Un cortège conséquent à Saint-Nazaire

La mobilisation de Saint-Nazaire a été plus affluente que celle du samedi 11 mars.

Le nombre de manifestants n'était pas comparable aux 15 000 du 7 mars, mais c'est un cortège impressionnant qui est parti de la place de l’Amérique Centrale pour défiler en ville en passant par les boulevards extérieurs et le centre.

Aucun chiffre officiel n'a été annoncé par les organisateurs, tandis que la préfecture a compté 6 200 manifestants.

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Le cortège nazairien est impressionnant ce mercredi 15 mars. ©France Télévisions / Christophe François

La détermination s'est fait sentir derrière l'ambiance bon enfant de la procession, animée par des camions sonorisés et des porte-voix. Pétards et slogans hostiles au gouvernement ont fusé lors du défilé.

Les syndicats et le Mouvement national des lycéens (MNL) ont pris la parole devant l'assemblée, annonçant divers actions et rassemblements dès jeudi matin et appelant à la grève générale.

Les élus font les frais de la colère des Vendéens

Une centaine de personnes ont voulu demander des comptes à la sénatrice de la majorité Annick Billon (UDI) et à la députée Béatrice Bellamy (Horizons), basées à La Roche-sur-Yon.

Objectif : montrer que leur réélection à un nouveau mandat est mise en péril au vu de leur soutien à la réforme. "On veut leur rappeler qu'ils sont représentants du peuple, et que le peule s'oppose majoritairement à cette réforme", explique Clémence Bourbon. 

L'enseignante est aussi membre du syndicat Sud Éducation. Elle estime que les actions menées dans les rues font leur effet sur les décideurs politiques. "On voit que ça se crispe."

On manifeste devant les permanences parlementaires pour rappeler aux sénateurs qu'ils sont représentants du peuple. Ils ne peuvent pas gouverner du haut de leur tour d'ivoire en oubliant qu'on est là.

Clémence Bourbon

Enseignante et membre du syndicat Sud Éducation

Dans la matinée, les manifestants ont tenté de s'introduire dans l'immeuble de la permanence parlementaire de la sénatrice Billon. L'action n'a pas abouti en raison de l'absence de l'élue. 

Plus tard, vers 14h, une opération escargot est arrivée dans le chef-lieu de Vendée pour perturber la circulation.  

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L'opération escargot arrive à La-Roche-sur-Yon. ©France Télévisions / Maxime Jaglin

La CGT Mine Énergie Vendée a aussi revendiqué une coupure de courant survenue au domicile de Bruno Retailleau, sénateur du département. 

Le président du groupe Les Républicains au Sénat a porté plainte contre X.

La manifestation a pris le départ à 15h sur le boulevard du Sully. 

À Ancenis, un avenir incertain pour la mobilisation

Sono à fond, les manifestants d'Ancenis-Saint-Géréon ont cheminé à partir de 10h30 dans la ville pour dire encore une fois non au projet de réforme des retraites.

Pour certains, la marche avait un goût de dernière fois, comme pour Murielle, secrétaire locale CFDT et aide-soignante au centre hospitalier d’Ancenis, croisée dans le cortège. 

"Nous ne pouvons plus nous permettre de quitter l’hôpital, nous sommes déjà en sous-effectif ", explique-t-elle.

À regret, c’est mon dernier jour de grève .

Murielle

Aide-soignante et secrétaire locale de la CFDT, en grève à Ancenis

Murielle raccrochera les gants, quelle que soit l’issue du vote des députés sur le projet de loi, alors qu'elle n'a pas raté une manifestation depuis le début du mouvement.

Déjà en baisse par rapport aux premières manifestations il y a deux mois, l’avenir de la mobilisation est incertain à la veille du vote définitif du texte à l’Assemblée Nationale.

Nicolas Eline, délégué syndical CGT, restera mobilisé même si les députés votent majoritairement en faveur de la réforme. Et encore plus si ça n’est pas le cas et que la Première ministre, Elisabeth Borne, choisit d’utiliser l’article 49.3 pour faire adopter le projet de loi.

"Si certains quittent le navire dans l’intersyndicale on verra comment ça se passe mais en tout cas nous la CGT dans le bassin d’Ancenis on est vraiment motivés à continuer à lutter contre cette réforme", prévient le gréviste, salarié de Toyota.

Le mouvement, on le vit au jour le jour, on décidera de la suite en fonction de ce qui sera décidé au niveau national.

Nicolas Eline

Salarié de Toyota et délégué syndical CGT

Benoît, retraité de l’Éducation nationale, restera lui aussi mobilisé quoi qu’il arrive. Membre du syndicat FSU, il gardera longtemps en mémoire cette mobilisation contre la réforme des retraites.

"De mémoire d’Ancenien, pour moi c’est les plus grosses manifestations qu’il y a pu avoir ici", remarque-t-il.

À l’issue de la manifestation, vers midi, une partie des manifestants s’est dirigée vers le pont d’Ancenis pour le bloquer temporairement. La préfecture a enregistré 1 400 manifestants au total. 

Demain jeudi 16 mars, une nouvelle action est prévue par l’intersyndicale. Un rassemblement est organisé à 10h devant l’usine Toyota d'Ancenis-Saint-Géréon.

Avec Carla Butting, Olivier Quentin, Mathieu Guillerot, Christophe François, Maxime Jaglin.

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