La grève continue à la raffinerie Total de Donges, à l'initiative de la CGT et de FO. La direction de son côté souligne que ses investissements sont la garantie de la pérennité de l'emploi. Les syndicats campent sur leur position, et réclament l'embauche des personnels d'exploitation en CDD.
Benoit Decouvelaere, le directeur de la raffinerie Total de Donges, rappelle que "le site était l'arrêt depuis 16 mois pour des raisons économiques et Total investit plusieurs centaines de millions d'euros sur le site de Donges, cette impossibilité de redémarrer l'usine est assez incompréhensible".
Ouvert au dialogue par principe
Ce mardi matin les grévistes se sont rassemblés à l'entrée de la raffinerie, et certains d'entre eux sont allés rejoindre leurs collègues de la centrale EDF de Cordemais pour soutenir le projet Ecocombust. Selon les syndicats, 70% des personnels d'exploitation étaient grévistes au poste de 5h, et 80% au poste de 13h.
La raffinerie devait commencer son redémarrage lundi 28 mars après plusieurs mois d'arrêt, ce n'est toujours pas le cas.
La direction assure dialoguer avec l'ensemble des salariés comme des syndicats, appelant ou pas à la grève. "Cela fait plusieurs semaines qu'on négocie les points soulevés par les organisations syndicales, nous sommes ouverts au dialogue par principe. Notre volonté c'est de redémarrer, et de terminer les négociations qui étaient en cours avant ce mouvement".
Sur la question des CDD, la direction indique avoir un "certain nombre de CDD sur le site, une quarantaine sur 650 CDI l'effectif global de la raffinerie, et trois embauches sont en cours. Nous étions 649 CDI à la fin de l'année 2021 pour un nombre de postes qui sera en 2023 de 570. On gère nos effectifs globalement, si on regarde pourquoi nous avons des CDD, on observe des personnes en congé maladie, des personnes en formation, ou en mission sur des projets en cours".
Le conflit ne peut pas durer
Les syndicats contestent cette vision des choses et indiquent avoir fait leur deuil de cette réduction d'effectifs. Il ramènent leur revendication strictement à la question des CDD liés à l'exploitation de la raffinerie. "On ne parle pas des mêmes postes. Les postes réclamés figurent bien dans la future organisation".
Seul point d'accord entre direction et syndicats, le conflit ne peut pas durer, l'activité doit reprendre dans un contexte de tensions sur les carburants. Pour autant, la direction déplore que le contexte des élections professionnelles conduise plutôt à des surenchères syndicales. Jeudi 7 avril, les salariés prévoient de se réunir encore à 10h devant l'entrée nord de la raffinerie.