Il y a un an, l'assemblage et l'installation de 80 éoliennes du parc marin de Saint-Nazaire s'achevait. Une opération menée par le Port de Nantes Saint-Nazaire qui a investi pour adapter ses infrastructures. Fort de cette expérience, le Port a été choisi pour être le centre névralgique et industriel de l'installation du futur champ d'éoliennes vendéen.
C'est donc le port de Saint-Nazaire qui, à partir du printemps 2024, hébergera la logistique de l'entreprise Siemens Gamesa Renewable Energy, qui produira les futures éoliennes du parc vendéen pendant au moins 21 mois.
"14,5 ha de surfaces foncières seront mis à disposition de Siemens Gamesa Renewable Energy entre mars 2024 et décembre 2025. Outre le hub logistique EMR, les infrastructures portuaires de la forme Joubert, du quai de la Prise d'eau et du quai des Charbonniers, ainsi que les grues LHM 600 et LHM 550, seront également mises à contribution pendant la durée d'installation du parc éolien" indique le Port par la voie d'un communiqué de presse.
Les nacelles seront acheminées par voie maritime depuis Le Havre via un navire roulier, puis transférées jusqu'au hub logistique.
Les pales, également produites au Havre, ainsi que les mâts en provenance de Brest, où ils auront été pré-équipés, seront déchargés à Saint-Nazaire. "Déjà mobilisé pour l'installation du champ éolien en mer de Saint-Nazaire, le navire poseur Vole au vent de la compagnie retrouvera la forme Joubert pour l'acheminement des éoliennes" précise encore le Port.
Les composants des 62 éoliennes transiteront donc autour des bassins de Saint-Nazaire entre le printemps 2024 et l'automne 2025.
Une activité qui devrait générer quelque 300 emplois. 150 emplois portuaires, 150 autres pour la mise en œuvre selon Michel Puyrazat, président du directoire de Nantes Saint-Nazaire Port.
La future "porte maritime du Grand Ouest"
Pour Christelle Morançais, présidente de la Région Pays de la Loire et du Conseil de Surveillance de Nantes Saint-Nazaire Port, "le choix du port de Saint-Nazaire comme site d'installation du parc EMYN est une véritable satisfaction. Il porte un enjeu fort en termes d'emploi, mais aussi d'industrialisation de la filière Énergies Marines Renouvelables (EMR) sur notre territoire. C’est aussi la démonstration de la valeur du collectif : ensemble, la Région des Pays de la Loire, les collectivités et les acteurs de place portuaire s'engagent pour soutenir le développement du Grand Port Maritime. Ensemble, nous ferons du port de Saint-Nazaire la porte maritime naturelle du Grand Ouest."
Le parc éolien en mer des îles d’Yeu et Noirmoutier (EMYN) prévoit l’installation de 62 éoliennes d’une puissance unitaire de 8 MW.
Il sera situé à 11,7 km de Port Joinville et 16,5 km de l’Herbaudière, sur une profondeur de fond marin variant de 19 mètres à 36 mètres. Avec une puissance totale de 496 MW, le parc devrait produire en moyenne 1900 GWh par an, ce qui représente la consommation électrique annuelle d’environ 800 000 personnes, soit plus de la totalité de la population vendéenne.
Une annonce et un anniversaire
La date choisie pour annoncer cet événement ne l'a pas été au hasard. Cela fait en effet cinquante ans qu'existe la liaison maritime roulier entre Montoir-de-Bretagne et Vigo en Espagne.
Elle avait été créée en 1973 à l'origine pour assurer le flux des pièces détachées entre les usines Citroën de Rennes et de Vigo. À l’époque, les réseaux routiers n'étaient pas aussi développés, et il fallait traverser deux massifs montagneux,la Cantabrie et les Pyrénées. D'autre part, l’Espagne ne faisait pas partie de l’Union européenne (jusqu'en 1986) et les formalités à la frontière Irun/Hendaye allongeaient sensiblement le temps de transport par la route.
Au fil des années, la ligne Saint-Nazaire-Vigo a vu passer de nombreux types de cargaisons. Des semis remorques transportant des pièces industrielles, des voitures, des ardoise, petits pois anglais. Elle sera labellisée autoroute de la mer en 2015.