Un mouvement de grève touche les laboratoires d'analyses médicales depuis ce mardi matin. La raison de la grogne : les restrictions budgétaires annoncées par le gouvernement pour l'année prochaine.
170 millions d'euros. C'est la somme que l'Assurance maladie veut économiser sur l'enveloppe de la biologie médicale. Cela réprésente une baisse de 4,6% de son chiffre d'affaires.
Parallèlement à cette baisse, l'enveloppe des labos serait gelée pour les trois années à venir, "alors que la CNAM prévoit une croissance annuelle en volume de +3,6 % des examens de biologie, ce qui représenterait une baisse de plus de 10 % du financement de la biologie médicale en 3 ans", précisent les syndicats de médecins en biologie et les laboratoires, dans une lettre ouverte au Premier ministre Edouard Philippe, à la ministre de la Santé Agnès Buzyn et au ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.
"Les laboratoires subissent des baisses depuis une dizaine d'années qui correspondent à environ 1 milliard d'euros en cumulé sur une enveloppe de dépenses de biologie médicale de 3,750 milliards" explique Nicolas Le Moing, biologiste médical à La Chapelle-sur-Erdre, "il faut savoir que la biologie médicale concourre à 70% des diagnostics médicaux et représente 1,8% des dépenses de l'Assurance maladie, donc on arrive à bout de ce que l'on peut faire".
Un mouvement de protestation a donc été lancé ce mardi matin et va durer trois jours.
"C'est inédit, la profession est totalement unie dans ce mouvement de grève", poursuit Nicolas Le Moing.
Depuis ce mardi matin, une majorité de laboratoires d'analyses médicales sont donc fermées en France. Une grève inédite résumée par une simple affiche apposée sur les portes des labos.
Les laboratoires ne rouvriront leurs portes que vendredi matin. En cas d'urgence, les patients peuvent se rendre directement dans l'hôpital le plus proche.
Une nouvelle concertation est prévue le 6 novembre avec la CNAM, la Caisse nationale d'Assurance maladie. Si les négociations n'aboutissaient pas, les syndicats n'excluent pas de renforcer leur mouvement en organisant de nouvelles journée de grève avec fermeture totale des labos.