Joël Batteux, maire de Saint-Nazaire durant plus de trente ans et prédécesseur de David Samzun, sort de sa réserve et prend ouvertement position dans l'affaire de soupçons d'abus sexuels qui secoue la majorité municipale. Sa parole est toujours aussi libre, ses mots toujours aussi directs.
Le communiqué de presse émane de Joël Batteux lui-même. Si l'ancien édile vit toujours dans sa ville de Saint-Nazaire, il a néanmoins pris ses distances avec la vie politique locale. Ses apparitions publiques se manifestent tout au plus lors de cérémonies de mémoire qu'il avait maintes fois honorées de sa présence et pour lesquelles il a tissé des liens durables.
Mais la récente affaire, dite des ''soupçons d'abus sexuels à Saint-Nazaire'', l'a fait sortir de sa réserve. Devant le constat du gâchis occasionné par ce feuilleton politique à rebondissements, ponctué par les conférences de presse des uns et les communiqués des autres, Joël Batteux a remis les gants et distribue les directs de façon ciblée.
Tout d'abord, en titre, il requalifie le dossier en le nommant ''l'affaire Deniaud'', du nom de la 1ère adjointe, poursuivie pour diffamation par l'adjoint aux Finances, Martin Arnout. Vient ensuite le descriptif : ''un déni de justice''. Le ton est donné.
'' C’est à n'y rien comprendre. Une présumée victime d’un abus sexuel se refuse à porter plainte. Compréhensible au début, s’il s’agissait de ne pas s’exposer. Mais aujourd’hui les questions se posent. Que craint-elle ? Qui et quoi la retiennent", écrit Joël Batteaux, "Madame Deniaud s’érige en avocate/procureure. Elle exige du Maire des sanctions contre celui qu’elle préjuge coupable, allant même jusqu’à lui demander d’obtenir qu’il retire sa plainte contre elle. Mais de quel droit ?"
A noter que David Samzun, sous le dernier municipe de Joël Batteux, était adjoint à l'urbanisme, tout comme Laurianne Deniaud l'est aujourd'hui durant le mandat actuel de David Samzun en tant que maire.
Cette dernière est de plus 1ère adjointe.
Ce que l'on peut dire de l'affaire
Depuis début mai, la majorité municipale de la Ville de Saint-Nazaire qui partait en campagne électorale pour les élections municipales de 2020 en toute sérénité, est plus que malmenée par une affaire qui réunit tous les ingrédients de la crise politique interne dont les répercussions n'ont pas fini de se mesurer.
Un des derniers épisodes prenait la forme d'une lettre ouverte provenant de 26 élus de la majorité municipale affichant leur soutien, plein et entier, au maire David Samzun.
Une réponse du collectif se dénommant sur les réseaux sociaux ''Ils ne nous feront pas taire'' demandait le retrait de la plainte en diffamation de l'adjoint aux Finances contre la 1ère adjointe de la Ville.
La lettre ouverte de Joël Batteux parait alors que depuis quelques jours, les uns et les autres s'étaient tus, en attendant que la Justice instruisant la seule enquête en cours, celle pour diffamation, rende sa décision.