Usine Yara. "Si ça explose, c'est 40 fois Beyrouth ! ", des mères de familles se mobilisent pour demander " plus de sécurité"

L'annonce de l'arrêt de la production sur le site du fabricant d'engrais chimique de Montoir-de-Bretagne, continue de susciter des inquiétudes. Dans une lettre adressée symboliquement au père Noël, des mères de familles demandent plus de sécurité aux abords et à l'intérieur du site Seveso seuil haut.

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Un père Noël, une boîte aux lettres et une grande enveloppe qui représente les 30 000 signatures de la pétition. En cette veille de fête, l'action se veut symbolique.

C'est un enfant qui tient le courrier rouge.

"Cher Père Noël, nous te demandons d'assurer la sécurité pour nos familles vivant à proximité de Yara et pour ses salariés.", le message posté est court, mais clair.  

Pour certaines mères de famille, l'usine Yara est "une bombe à retardement"t. Et ce n'est pas l'annonce de l'arrêt de la production qui va les rassurer. Le stockage de nitrate d'ammonium reste pour elles "particulièrement angoissant". 

"40 fois Beyrouth"

"Ce site va devenir un lieu de stockage. Nous n'avons aucune garantie à ce jour que la sécurité soit respectée. Il y a des risques avérés", explique Mathilde qui vit à proximité du site Seveso.

Des experts ont établi que si ça explose, c'est 40 fois Beyrouth ! 

"Cela pourrait toucher un territoire sur 5 à 8 kilomètres qui comprend 80 000 personnes. Il faut rappeler aussi que les salariés en premier lieu sont exposés et payent cher les décisions de Yara.", ajoute la mère de famille.

"C'est le flou artistique, il n'y a aucune communication, aucune transparence. On sait que l'on vit sur un territoire industriel, ce n'est pas la question. Mais Yara c'est un des sites plus dangereux de France. Nous demandons une mise aux normes, une mise en conformité. La loi doit être respectée", ajoute-t-elle.

"L'entreprise est régulièrement condamnée"

"Cela plus de dix ans que l'entreprise est régulièrement condamnée pour non-respect des mesures de sécurité. Et un média a récemment dévoilé des photos du système incendie à l'intérieur de l'usine qui est dans un état catastrophique, donc cela nous inquiète encore plus.", rappelle Mélanie, présente, elle aussi, ce jeudi matin.

C'est à l'État de protéger les citoyens !

Mélanie

Mère de famille

"On s'adresse au préfet et au ministre. S'il faut en passer par une fermeture administrative le tant que les mesures soient mises en œuvre, faisons-le !", conclut-elle.

Le groupe a fait le choix, malgré des bénéfices record, de licencier et d'augmenter le stockage. C'est incompréhensible. Moins de salariés c'est moins de surveillance et donc moins de sécurité

Mélanie

Mère de famille

L’usine d’engrais Yara situé près de Saint-Nazaire, va licencier 139 personnes sur les 170 salariés.

La production d’engrais devrait définitivement s’arrêter dans les six mois. La nouvelle a été annoncée lundi 30 octobre 2023 au siège de l’entreprise à Paris lors du comité social et économique du groupe.

En juin 2023, l'industriel a été sommé de payer une amende de 519.900 euros, en raison de rejets trop importants de poussières dans l'atmosphère de son usine de Montoir-de-Bretagne.

L'État a adressé à Yara France plusieurs mises en demeure, dont la première remonte à 2011.

Depuis de nombreuses années, élus et associations de défense de l'environnement réclament la fermeture de ce site industriel classé Seveso. 

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