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Vidéo. En virée sur le canal de Nantes à Brest !

Le canal de Nantes à Brest

Ce week-end, vous recherchez le calme, la sérénité, vous souhaitez que le temps se ralentisse ? Alors partons en virée fluviale sur le canal de Nantes à Brest qui relient Nort-Sur-Erdre en Loire-Atlantique à Brest dans le Finistère. Envie Dehors vous propose de voguer sur le canal jusqu’à Saint-Nicolas-De-Redon. C’est à voir ce dimanche 14 mai à 12 h 55 sur notre antenne et sur la plateforme France.tv.

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On largue donc les amarres ! Pour cela, rendez-vous dans le charmant port de Nort-sur-Erdre, situé à une trentaine de kilomètres au nord de Nantes. C’est là que le canal de Nantes à Brest commence. Il a été construit entre 1806 et 1842 pour transporter des marchandises dans des péniches comme celle de Laurent Thoniré, un vrai mordu de navigation fluviale qui s’est offert la “De Vrouwe Cornelia" (se prononce deu frao et veut dire “la dame Cornélia”) une ancienne péniche hollandaise.  Le capitaine navigue régulièrement sur le canal. Il part pour plusieurs jours et dort dans son embarcation aménagée en maison flottante.

La navigation sur le canal est plus délicate qu’il n’y paraît entre largeur du canal, écluses et passages sous les ponts. Laurent nous raconte pourquoi !

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Une péniche ancienne à voile construite en Hollande ©Les Nouveaux Jours Productions

Si vous croisez Laurent entre Nort-sur-Erdre et Saint-Nicolas-de-Redon, n’hésitez pas à lui poser des questions. Ce fin connaisseur du canal vous dira tout ce qu’il sait et partagera son histoire peu banale de plaisancier.

Sachez aussi que l’adhésion à l’association de sauvegarde de cette péniche à voile centenaire (de 10 à 50 euros) vous permettra de naviguer à bord du 01/01 au 31/12 en fonction des demandes et des possibilités de navigation. Attention, une péniche, c’est l’éloge de la lenteur, elle ne dépasse pas les 6 km h. Si vous êtes dans un jour de chance, vous aurez peut-êre le droit de donner un coup de main pour hisser la voile. Julie Hattu, présentatrice de « Envie Dehors » a eu cette chance. Regardez, ça donne vraiment envie !

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On hisse la voile de la péniche hollandaise pour profiter de la brise levée ©Les Nouveaux Jours Productions

Le tractage de la péniche par un cheval, une tradition très ancienne

Pratiqué encore au siècle dernier, le tractage des bateaux par un cheval est une tradition qui se perpétue sur les chemins de halage du canal. Julie est éleveuse de chevaux installée à Nozay. On l’aperçoit souvent du côté de l’écluse de la Rabinière avec sa jument Dalia qu’elle dédie au halage. C’est une percheronne de 9 ans qui a suffisamment de puissance et de résistance pour tracter des péniches de 20 tonnes et tenir sur des kilomètres. Cela fait quatre ans que Dalia est formée à cet exercice.

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Julie, éleveuse de chevaux de traits pratique le tractage des bateaux avec son cheval sur les chemins de halage du canal de Nantes à Brest ©Les nouveaux jours Productions

Faites une pause boulangère à la Maison éclusière de Cramezeul

"La Cueilleuse" est le nom de cette maison éclusière située au cœur de la nature et gérée par le Département. Transformée en un lieu d'accueil chaleureux, elle abrite un fournil à l'ancienne, un café et un jardin en permaculture. Ici, les cyclistes et les marcheurs se retrouvent à l'ombre des fruitiers pour profiter de ce cadre enchanteur. Pour des haltes café, bière, crêpes ou encore tartines, « La cueilleuse » propose une terrasse ouverte jusqu’au 22 septembre.

Depuis 2018, ils sont trois à faire tourner la boutique. Parmi eux, Camille, une jeune boulangère passionnée qui travaille dans son fournil situé à l'arrière de "La Cueilleuse". Camille vend ses pains à l'ancienne toute l’année et partage ses recettes préparées avec du levain naturel, un pétrissage à la main et une cuisson dans un authentique four à bois. Pour Camille et de nombreux nutritionnistes, le levain, produit d'une fermentation naturelle entre l'eau et la farine, permet au corps de mieux assimiler les minéraux et les glucides. Et grâce à sa fermentation lente, le pain se conserve mieux.

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"La Cueilleuse" c'est le nom de cette maison éclusière de Cramezeul ©Les Nouveaux Jours Productions

Elle utilise exclusivement de la farine provenant du Moulin du Don à Marsac-sur-Don, à proximité de notre magnifique havre de paix. Alors, si vous êtes passionné(e) par le pain fait maison, la nature et les rencontres inspirantes, foncez à l’écluse de Cramezeul.

Pour découvrir le canal, quatre possibilités s’offrent à vous : la marche à pied, le vélo, le canoë et le bateau comme celui de Mickaël Rabet : "l’Assoupie". Cette très belle toue cabanée, comme on en voit beaucoup sur la Loire, peut accueillir jusqu'à 12 personnes à son bord pour des croisières-promenades. On peut même passer une nuit à bord d’un bateau (un couple avec deux enfants) au port de Blain.

Mickaël Rabet, fils de marinier et porteur de toute une Histoire !

C’est du sang de marinier qui coule dans les veines de Mickaël, fils lui-même de marinier, il a vécu jusqu’à l’âge de trois ans sur la péniche familiale. Elle transportait toute sorte de marchandises : du sable, du charbon, de la pâte à papier, des pommes ou du bois et il regrette que les péniches ne soient pas plus utilisés de nos jours. Il a raison, une péniche transporte autant de marchandises que 35 camions ! C’est dire son intérêt écologique ! Mais il reste la question du temps, car forcément, c’est un moyen de transport bien plus lent, mais les réseaux existent en Europe et la France est très bien dotée. On parle depuis longtemps d’un retour du fluvial, Mickaël et beaucoup d’autres veulent y croire ! L’arrêt de l’activité marchande en 1974 reste en tout cas pour lui, une véritable blessure qu’il vient cautériser dès que possible en naviguant. Mickaël évoque humblement ses souvenirs d’enfance avec nostalgie avec ceux qui montent à bord de l’Assoupie.

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Mickaël Rabet fils de marinier navigue seul ou guide des touristes sur le canal de Nantes à Brest ©Les Nouveaux Jours Productions

Quand on est marinier, on ne l'est pas pour de faux, on vit dans un bateau et le bateau, on l'a dans la peau !

chanson de marinier

La vie des écluses du canal

Autre amoureux du canal, David Blain. Il a décidé, il y a cinq ans, de s’installer comme éclusier. Pour le rencontrer et le voir travailler, il faut se rendre à l’écluse de Melneuf

David a neuf autres collègues répartis sur la partie ligérienne du canal, 18 écluses traversent le canal en Loire-Atlantique. Eclusier titulaire, il vit ici à l’année. Son rôle est de fleurir sa maison, l’embellir et de la mettre en valeur. David pratique aussi l'éco-pâturage et a installé des moutons et des  chèvres sur l’île entourant son écluse. Mais son job principal, c’est de faire fonctionner et d’entretenir l’écluse pour les bateaux qui se présentent.

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David Blain est éclusier titulaire. Il s'occupe de l'une des 18 écluses de la partie ligérienne du canal de Nantes à Brest ©Les Nouveaux Jours Productions

Ici tout se fait à la main, il faut actionner différentes manivelles. Chaque passage à une écluse consomme environ 400 m³ d’eau (l'équivalent de la consommation d'eau annuelle de trois foyers). À l’échelle du canal, ce n’est pas grand-chose, mais cette force peut vite secouer un bateau et ses occupants. Il faut donc faire attention à ne pas aller trop vite. Il faut entre cinq et dix minutes pour faire passer un bateau qui descend le canal et dix-quinze minutes quand il monte. C’est plus long parce qu’il faut faire plus attention à la manière dont on ouvre les vannes pour faire monter le niveau de l’eau. Il y a plus de risques de faire avancer le bateau et de le faire rentrer dans un mur que s’il descend ! Pour en savoir plus sur le parcours dit "autour de melneuf", c'est ici

Histoire et fonctionnement du canal

Tout est parti d’une idée audacieuse et révolutionnaire de François-Joseph de Kersauson en 1746 : créer une route navigable entre Nantes et Brest. Pour le comte breton, c’est le meilleur moyen de faire progresser l’agriculture, le commerce et l’industrie.

Finalement, c’est pour des raisons militaires, sous l’impulsion de Napoléon 1er, que le canal sera creusé en 1806, dans des conditions extrêmes et par des milliers d’hommes dont des bagnards.

L’idée première de Napoléon est de permettre aux hommes de rejoindre les grands arsenaux : Lorient, Nantes et Brest à une époque de tensions avec les Anglais qui menacent de fermer les voies maritimes. Le canal devient au 19ᵉ siècle le symbole de la créativité et de la puissance bretonne et désenclave le cœur de la Loire-Atlantique et de la Bretagne.

Autour du canal vont naître des villes, des entreprises et des flux commerciaux, agricoles et industriels. Son âge d’or sera de courte durée, car il sera rapidement rattrapé par le progrès : aménagement des routes, déploiement du chemin de fer et construction du barrage de Guerlédan en Bretagne. Dès le début du 20ᵉ siècle, ces progrès ont raison de cet ouvrage extraordinaire qui s’enfonce alors dans l’oubli.

Pour comprendre le fonctionnement du canal, il faut savoir qu’il comprend des portions de cours d’eau naturels tels que l’Erdre ou l’Isac. Contrairement à un cours d’eau naturel, le dénivelé n’est pas constant et l’écoulement ne se fait pas naturellement.

L’eau est acheminée depuis le grand réservoir de Vioreau (retenue d’eau artificielle) puis partagée par une rigole d’alimentation longue de 21,3 km. Le réservoir de Vioreau stocke l’eau en période hivernale afin de la restituer en période de navigation dans le canal via cette rigole.  Sans ce dispositif d’approvisionnement et le système d’écluse, la navigation ne serait pas possible sur le canal.

Le parcours de Nort-Sur-Erdre à Saint-Nicolas de Redon

 

► Pour en apprendre et en voir plus sur ce parcours, regardez Envie Dehors ce dimanche 14 mai à 12 h 55 et en replay sur france.tv dans notre collection Envie Dehors !

► Retrouvez l'ensemble de nos programmes sur france.tv

Envie Dehors !

Magazine d'aventure (26 minutes)

Production exécutive : Les Nouveaux Jours
Producteur : Maël Mainguy
Réalisation : Alham Noussair et Charles Michaudet
Rédaction en chef : Alexandra Lahuppe

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