L'Étincelle est un lieu alternatif ayant pignon sur rue depuis de nombreuses années à Angers, il a été victime d'un saccage découvert le 11 janvier dernier. L'association a porté plainte et quelques jours plus tard une organisation d'extrême droite a revendiqué cette action violente.
À deux pas du Chabada, la salle des musiques actuelle d'Angers, tout le monde connait l'Étincelle, un lieu associatif, autogéré qui a pour vocation l'accueil d'autres associations.
Le 11 janvier dernier, les animateurs du lieu ont découvert que leur local avait été "visité". Porte fracturée, mobilier cassé, murs taggués, et des livres brûlés dans le jardin.
"Nous sommes revenus au temps des autodafés, on brûle des livres comme ont pu le faire les nazis. D'ailleurs les sympathies néo-nazies de ceux qui ont commis ces actes ne font aucun doute". Jon, ce jeune homme préfère se faire appeler ainsi dans les médias, ajoute encore : "Ces pertes sont de l'ordre du symbole, mais ça nous rend malades de voir qu'on en est encore là en 2021".
L'Étincelle a aussitôt porté plainte, et fait le silence autour de cet évènement. Ce sont les auteurs des faits qui se sont dévoilés sur le réseau Telegram, un réseau social proche des autorités russes. Revendiquant l'attaque d'un lieu antifa et posant au milieu de leur forfait.
"Nous sommes une association officiellement hébergée dans un local municipal, pas un squat comme l'affirment nos agresseurs, nous accueillons des associations et des personnes qui bien évidemment portent plutôt des idées de gauche, nous sommes militants, nous organisons des vidéos-concerts, nous réfléchissons et agissons pour contrer les idées d'extrême droite" précise Jon.
Régulièrement, comme pour l'association Quazar qui héberge les groupe LGBTQ à Angers, les animateurs de l'Étincelle trouvent des tags des collages sur leur porte, mais jamais ils n'avaient fait l'objet d'une pareille agression.
"On sent que depuis la manif pour tous les traditionnalistes angevins s'activent" ajoute Jon. On se souvient de ce "la guenon mange ta banane" adressé par une gamine à Christianne Taubira, alors ministre de la Justice, à Angers en 2013.
Stéphane Corbin, le président de l'association Quazar demande au maire d'Angers de condamner publiquement cette action. Il en appelle à l'État et à son représentant en Maine-et-Loire : "Notre République par le biais du préfet, de la police, se doit de tout mettre en œuvre pour mettre un terme à la montée de cette peste brune". Et il ajoute : "nous ne comprenons pas le silence de Christophe Béchu, le maire d'Angers, les condamnations ne peuvent pas être politiquement sélectives quand Angers devient un terreau fertile aux manifestations d'une idéologie qui doit rester dans les poubelles de l'Histoire".
De son côté la ville d'Angers a condamné cette action dans un tweet.
La presse s’est fait l’écho ce matin du cambriolage d’un local associatif. La ville #Angers condamne avec la plus grande fermeté tout extrémisme, violence, exaction. Qu’un groupuscule les revendique avec des références à l’idéologie nazie ajoute à l’inacceptable de l’ignominie.
— Ville d'Angers (@Angers) January 21, 2021
Comme s'il s'agissait d'un fait divers ordinaire, alors que ces faits se sont produits dans un local dont elle est propriétaire.