Colère au CHU d'Angers : le personnel proteste contre un plan qui prévoit 6,9 millions d'euros d'économies pour l'année prochaine.
Des économies qui passeraient pour eux par une surcharge de travail.
Ce vendredi, les personnels soignants grévistes avaient investi le bâtiment administratif du CHU.
Mais le conseil de surveillance qui devait s'y tenir, a été délocalisé à la préfecture... loin des sifflets et des slogans.
Le bras-de-fer s'est donc poursuivi dans le centre-ville.
En cause, le plan d'économies annoncé par la direction au mois de janvier. Le CHU enregistre un déficit de 10,8 millions d'euros, qu'il faut aujourd'hui combler en réorganisant les services...
Des restrictions que déplore Marie-José Faligant, déléguée CGT CHU Angers : "Effectivement, il y a une baisse des tarifs qui entraîne un déficit à l'hôpital, une insuffisance de financement. Et le gouvernement, via les directions, nous fait payer ça nous, au personnel, et indirectement aux usagers qui seront moins bien pris en charge"
Une infirmière aura en charge 12 patients
au lieu de 9
La direction prévoit notamment de redéployer les effectifs et de redimensionner les équipes soignantes : une infirmière et une aide-soignante auront jusqu'à 12 patients en charge, au lieu de 9 actuellement.
Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice CHU Angers précise : "On fait des économies en évitant de recruter des nouveaux personnels, on essaie de rester dans la masse salariale 2017, et donc on devrait avoir très peu de fins de contrats. Puisqu'on aura sans doute une vingtaine de postes en moins après l'été, qui seront des contrats à durée déterminée qui prendront fin. Pour l'essentiel, les économies portent sur des redéploiements de personnels à l'intérieur de nos services."
Au sein de l'établissement, ces mesures font monter la tension, alors même que le quotidien des agents hospitaliers est déjà à flux tendu.
Fanny Doisneau, aide-soignante CHU Angers, s'en alarme : "Ce que je ne comprends pas, c'est qu'à un moment les directeurs d'hôpitaux, eux aussi, ne tirent pas la sonnette d'alarme au niveau de l'Etat pour dire stop, ça suffit, on va trop loin. Demain, on n'aura plus le temps de s'occuper correctement des gens. On va faire comment? On choisit jour pair, jour impair pour faire les toilettes? Parce que là, c'est plus possible ! "
Un plan d'économies qui décidément divise... Deux syndicats, dont la CFDT, majoritaire, ne participent pas à ce mouvement de contestation. Une nouvelle journée d'action est fixée à jeudi prochain.