Le procès en appel d'un architecte et d'un conducteur de travaux, suspectés d'être responsables de la chute du balcon d'une résidence d'Angers s'ouvre ce lundi 25 septembre. Ils avaient été relaxés en première instance. Survenu en 2016, l'accident avait coûté la vie à quatre jeunes de 18 à 25 ans et en avait blessé quatorze autres.
Deux personnes sont renvoyées devant la cour d'appel d'Angers dans l'affaire de l'effondrement d'un balcon d'une résidence du centre-ville en 2016. Ils comparaîtront devant la cour d'appel d'Angers du 25 septembre au 5 octobre pour blessures et homicides involontaires.
Le drame avait coûté la vie à quatre jeunes et blessé quatorze autres.
Deux prévenus en appel
Cinq personnes, impliquées dans la construction de cette résidence livrée en 1998 située rue Maillé, avaient comparu au tribunal correctionnel en février et mars 2022 pour des faits de blessures et homicides involontaires, dont le conducteur de travaux Éric Morand et l'architecte Frédéric Rolland. Au terme de cette première instance, le premier avait été entièrement relaxé et le second reconnu seulement coupable sur le plan civil.
Le parquet avait alors interjeté appel sur ces deux relaxes. Le ministère public avait requis quatre ans, dont deux ferme, à l'encontre de Frédéric Rolland et 3 ans, dont 18 mois ferme, pour Éric Morand. Seuls ces deux prévenus seront jugés en appel à Angers, du 25 septembre au 5 octobre.
Trois condamnés en 2022
Dans leur jugement du printemps 2022, les juges avaient retenu deux causes à l'origine du drame, la "mauvaise position des aciers supérieures destinés à reprendre les efforts de traction" et une "reprise de bétonnage non conforme avec les règles de l'art" mais avait écarté les malfaçons constatées par les experts.
En première instance, le patron de l'entreprise de maçonnerie, Patrick Bonnel, avait été reconnu coupable et condamné à trois ans de prison avec sursis et 24 500 euros d'amende par le tribunal
correctionnel.
Jean-Marcel Moreau, le chef de chantier, et André de Douvan, le contrôleur de l'Apave - bureau de vérification - avaient écopé de 18 mois de prison avec sursis et de 1 000 euros d'amende.
Entraînés dans le vide
Le drame était survenu le 15 octobre 2016 dans la résidence Le Surcouf, dans un appartement du 3e étage où un groupe d'amis fêtait une pendaison de crémaillère. Alors que la soirée se déroulait dans le calme, le balcon s'était soudainement décroché, entraînant dix-huit personnes dans le vide. Quatre jeunes de 18 à 25 ans, Lou, Antoine, Benjamin et Baptiste, ont trouvé la mort. Quatorze de leurs amis ont dû être hospitalisés.
Lors de cette nouvelle audience, la défense cherchera à obtenir une confirmation des relaxes prononcées en 2022. "Nous avons la conviction que cette relaxe doit être confirmée. Elle est conforme à notre vision du dossier", a expliqué à l'AFP Me Cyrille Charbonneau, l'un des avocats de Frédéric Rolland.
À l'inverse, les parties civiles espèrent un changement vis-à-vis du premier jugement. "Ils veulent que la faute pénale soit retenue à l'encontre des deux prévenus", a indiqué Me Laurence Couvreux, conseil des parents d'un des jeunes décédé dans l'accident.