L'industrie du luxe apporte des centaines d'emplois en Pays de la Loire. Le secteur apprécie le savoir-faire, la précision des gestes que savent pratiquer de nombreux salariés de la région.
Le groupe LVMH, propriété de Bernard Arnault, a inauguré il y a une dizaine de jours, un nouvel établissement. Un atelier moderne à Beaulieu sur Layon situé à Baeulieu-sur-Layon, au sud d'Angers.
C'est un écrin luxueux de 6 000 m² ouvert sur la campagne angevine, où déjà des dizaines d'ouvrières s'affairent. Un atelier moderne, le 16e en France, dédié à la marque Louis Vuitton. Depuis le mois de janvier, ses petites mains montent avec précaution quatre modèles de sacs griffés qui seront vendus entre 1 500 et plus de 3 000 euros pièce.
Certaines ont déjà une expérience dans la maroquinerie, pour d'autres, c'est une nouvelle vie qui démarre. Il y a peu, Sylviane, 54 ans, travaillait plutôt le cuir bien vivant. Elle avait 100 vaches laitières.
"J'ai posé ma candidature, j'ai été sélectionnée. Je suis allée faire les teste à Sainte-Florence, en Vendée et je suis rentrée le 4 juin 2018", explique-t-elle, ".on est trop bien ici, honnêtement, je ne reviendrai pas en arrière".
Maëva n'a que 21 ans. Après un cursus scolaire orienté mode, puis une formation en interne, elle a directement intégré la maison Vuitton en CDI.
"Je me vois évoluer beaucoup. C'est vrai qu'ici, j'ai fait deux modèles de sacs. Par la suite, continuer ainsi, prendre des nouveaux postes", raconte la jeune femme, "j'ai été marraine de certaines personnes donc continuer à transmettre tout ce que j'ai appris ici".
En Pays de la Loire, "on se retrouve dans un bassin d'emplois avec un métier historique de la maroquinerie", explique Valérie Dubois, directrice des ateliers français pour LVMH, "on embauche des artisans de tous horizons. Certains viennent de la maroquinerie, d'autres sont en reconversion mais ont un savoir-faire, une dextérité extraordinaires donc on réussit à les intégrer après une période formation".
Et qui dit nouvel atelier, dit potentiel d'emplois supplémentaires pour de jeunes scolarisés à Cholet. Unique établissement de ce type dédié exclusivement à la mode, le lycée de la mode propose une formation maroquinerie depuis 1998. Il est même question de partenariat avec le géant du luxe.
"Les contenus de formation ont été élaborés dans des commissions de travail en présence de responsables de la société Vuitton", raconte Vincent Guitton, directeur délégué du lycée de la mode, "on s'est aussi appuyés sur d'anciens salariés de l'entreprise Vuitton pour pouvoir intégrer nos effectifs de formateurs pour, justement, intégrer des compétences et monter en puissance les contenus et les savoirs-faire"
D'ici la fin de l'année, le nombre d'employés de l'usine de Beaulieu sur Layon, devrait passer de 135 à 200. Pour rapidement culminer à 300. Question salaires, tout dépend des compétences, indique la direction. On n'en saura pas plus. Chez LVMH, champion de la défiscalisation, l'argent reste un mot tabou.
Qu'est-ce-qui plait en Pays de la Loire ?
Les métiers du cuir et de la mode représentent 11 000 emplois en Pays de la Loire.Et ce qui plait aux industriels, c'est le savoir-faire. "On a une vraie culture de l'industrie, une vraie culture de la précision et du luxe", se félicite Eric Grelier, président de la Chambre de commerce et ('industrie du Maine-et-Loire, "on a de grandes marques, Longchamp, Vuitton mais il y a aussi de nombreux sous-traitants qui travaillent pour la haute couture, donc il y a un vrai savoir-faire à une 1h30 de Paris".
"Pour être un maroquinier ou une maroquinière, il y a un état d'esprit à avoir", poursuit-il.