Environnement : les données de micropollution récupérées par Fabrice Amedeo pendant le Vendée Globe analysées par les scientifiques

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Lors de la dernière édition du Vendée Globe, le skipper Fabrice Amedeo naviguait avec un filtre pour récupérer des microparticules. Deux ans plus tard, les scientifiques partagent les résultats de leurs analyses.

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Lors de l'édition 2020 du Vendée Globe, le monocoque de Fabrice Amedeo avait une particularité :  dans sa coque, il abritait des filtres à microparticules pour étudier la présence de la pollution plastique dans les zones les plus reculées des océans.

53 échantillons récupérés

Malgré son abandon après 33 jours de course, le skipper originaire de Segré, dans le Maine-et-Loire, revient aux Sables-d'Olonne avec 53 échantillons de micro plastiques. Un échec sportif pour le Ligérien, mais des données précieuses pour les scientifiques.


Après plusieurs mois d'études pour les spécialistes de l'Ifremer, de l’Université de Bordeaux et de l’IRD, les premiers résultats sont tombés : il y a deux fois plus de fibres de cellulose que de micro plastiques dans l'océan Atlantique.

Ces fibres de cellulose sont notamment utilisées pour la confection de vêtements. Autre constat : les micro plastiques récupérés par le skipper sont à 45% du  polyéthylène, présent dans les sacs plastiques, dans les films alimentaires et dans les bouteilles en plastique.

Plus de fibres de coton que de micro plastiques

Ce n'est pas une surprise pour ces scientifiques, qui ont déjà détecté la présence de ces micro plastiques dans la fosse des Mariannes, lieu marin le plus profond connu.

La surprise de ces analyses, c'est la présence importante de fibres d'origine végétale :  "Ce qui nous a fortement intéressés, c'est une concentration beaucoup plus importante par rapport à nos attentes, et on trouve une forte proportion de fibres de coton", probablement d'origine textile, explique Catherine Dreanno, chercheuse à l'Ifremer.

Ces travaux de recherche montrent que les textiles issus de matières naturelles polluent au même titre que ceux issus des matières synthétiques. Il y en a même une  "proportion encore plus importante", note Catherine Dreanno.

"Ce n'est pas parce que ce sont des fibres d'origine naturelle qu'elles ne
sont pas toxiques. Elles peuvent avoir certains composés toxiques, comme des pigments de coloration, et elles absorbent des polluants dans l'environnement", insiste-t-elle.

Toxique pour les crevettes

Synthétiques ou naturelles, ces fibres risquent d'obstruer le système digestif
de minuscules crevettes ou crustacés qui les ingèrent. Comme si un humain avalait
une corde. Quelques études avaient déjà montré la présence de fibres d'origine naturelle en mer, notamment dans les profondeurs de la Méditerranée.

Mais cette présence à la surface de l'océan l'Atlantique intrigue, et inquiète, les scientifiques :  "Il faut réduire la pollution à la source", insiste Jérôme Cachot, de l'université de Bordeaux.  "On n'arrêtera pas toutes ces fibres simplement avec des filtres dans les machines à laver."

Des données qui permettent aux chercheurs  de Ifremer, de l’Université de Bordeaux et de l’IRD de mieux connaître les océans ainsi que la nature de la pollution qui la menace.  "On a de nouvelles données, mais surtout de nouvelles questions",  commente Christophe Maes, chercheur à l'IRD. Les scientifiques attendent avec impatience les prochaines courses de Fabrice Amedeo.

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