Harcèlement moral et sexuel au travail. En appel, l'ancien patron nie tout en bloc

Condamné en première instance à une peine de 18 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer, l'ancien patron d'Anjou Chaussure était jugé pour harcèlement moral et sexuel devant la cour d'Appel d'Angers ce jeudi 4 avril.

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Pendant des années, les salariés du magasin Anjou chaussures de Cholet ont supporté les brimades, moqueries et humiliations de la part du patron.

Reconnu coupable de harcèlement moral et sexuel, d'intrusion à domicile par dix salariés, le gérant avait été condamné en première instance à une peine de 18 mois avec sursis et une interdiction de diriger une entreprise. 

Face à lui ce mercredi, ces dix salariés, des apprentis soutenus par le syndicat CFDT, partie civile dans le dossier.

Ce qui se joue aujourd'hui, c'est que la justice soit ferme à l'égard de faits qui sont inacceptables dans une entreprise

Bertrand Salquain

Avocat des parties civiles

"Les victimes demandent et attendent une expertise médico-psychologique. C'est important que les médecins définissent individuellement les préjudices psychiques et psychologiques que les harceleurs peuvent causer. Les conséquences ne sont pas les mêmes selon les victimes. Chacune ressent les choses différemment", expliquent l'avocat des parties civiles.

Certaines victimes sont encore très choquées, d'autres vont mieux

Bertrand Salquain

Avocat des parties civiles

"On avait dans cette société un harcèlement d'ambiance avec des propos sexualisés dont tout le monde se plaint. Le contexte était toxique, dans les mots et les comportements", insiste Bertrand Salquain.

Pour Sébastien Hervé, secrétaire départementale de CFDT service, partie civile dans le dossier,  "on a trop longtemps laissé faire, des signalements ont été déposés à la médecine du travail et de certains acteurs. Mais ce n'était pas suffisant pour faire aboutir le processus."

Les salariés dans ce groupe, divisés en petits magasins, sont habilement privés de syndicat, donc sans recours, c'est d'autant plus grave, que dans cette affaire, il s'agit d'apprentis, des jeunes qui connaissent mal le monde du travail

Sébastien Hervé

Secrétaire départemental CFDT Services

"Des cas comme ça, c'est la première et j'espère que ce sera la dernière fois que nous y serons confrontés. On sait que dans le monde du travail, il y a des situations difficiles, mais là, on est au bout du bout !", constate, amer, le syndicaliste.

À partir du moment où un patron porte atteinte aux autres, dans le commerce comme ailleurs, il faut qu'il soit sanctionné.

Sébastien Hervé

Secrétaire départemental CFDT Services

"Les petites structures sont les plus exposés à ce genre de problématiques", précise Sébastien Hervé.

Le patron harceleur a une fois encore ce jeudi 4 avril tout nié en bloc.

L'avocat général a requis la même peine qu'en première instance, à savoir 18 mois de prison avec sursis, 5 ans d'inéligibilité et 5 ans d'interdiction d'exercer.

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