Avec la cathédrale de Nantes et celle du Mans, c'est un des chantiers les plus spectaculaires menés en Pays de la Loire. La toiture de la cathédrale d'Angers fait peau neuve. La dernière restauration datait des années 1930. Après plusieurs mois d'arrêt, en raison d'une pollution au plomb, les travaux ont repris au-dessus de la nef de l'édifice.
À une trentaine de mètres de hauteur, les charpentiers et les couvreurs ont repris le travail sur le toit de la cathédrale d'Angers.
La restauration de la toiture de l'édifice, qui date des XIIe et XIIIe siècles (mais dont les ardoises datent des années 1930), avait débuté en 1995 pour être stoppée en 2005. Ces travaux permettent donc de terminer ce travail engagé il y a 30 ans.
Mais la découverte, il y a un an, d'une pollution à la poussière de plomb a contraint à nouveau de stopper le chantier pour revoir le mode opératoire des entreprises intervenantes.
Après huit mois d'arrêt, le chantier a donc repris et devrait se terminer dans un an, fin 2025.
"C'est un des chantiers phares menés par la DRAC, ces dernières années. La toiture était fatiguée, elle commençait à fuir", explique Stéphane Moreau, ingénieur du patrimoine à la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
La restauration avait été décidée suite au plan de relance voulu par l'État après la crise sanitaire de 2020. Le programme prévoyait différents objectifs, le grand orgue, la rose du transept, la façade, le grand portail... Le but aujourd'hui est de changer les ardoises fines par des ardoises plus épaisses venant d'Espagne (9 mm d'épaisseur) qui devraient tenir au moins un siècle et demi.
Les charpentiers qui sont intervenus ont aussi découvert des dégradations de la structure au niveau du paratonnerre. Des pièces importantes ont dû être changées.
Plomb retiré et changé
"C'était très dégradé avec la pluie et toutes les petites infiltrations qu'il y a pu y avoir", confirme Pablo Harcourt, charpentier.
"On retire le plomb qui est usagé. Il a perdu un peu d'épaisseur et on va le refaire à neuf.", ajoute Yoann Maurice, couvreur.
Le plomb sert à protéger le bois de l'usure du temps.
"Dans les prochains mois, explique Stéphane Moreau, la charpente va être terminée d'être restaurée. Et parallèlement, les couvreurs vont terminer le voligeage (support sur lequel on pose les ardoises) et vont commencer à clouer les ardoises début 2025. Environ 50 000 ardoises pour une surface de 1000 m²."
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Coût total de ce chantier d'importance dirigé par Christophe Batard, l'architecte en chef des monuments historiques : 4,5 millions d'euros financés par l'État.
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