Une voix détonante après la polémique née du tableau « Festivité » , considéré par certains comme une parodie de la Cène et donc une insulte pour les Chrétiens. Celle d'un collectif de jeunes catholiques qui soutient l'originalité de la cérémonie et dénonce une "susceptibilité ridicule" de la part des autorités religieuses.
Une partie du monde chrétien a condamné le tableau "Festivité" de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 en y voyant une moquerie du christianisme et notamment de la Cène, dernier repas du Christ peint par Léonard De Vinci.
Dans ce tableau on voit notamment le vendéen Philippe Katerine qui chante, dénudé et peint en bleu, devant la DJ Leslie Barbara Butch dotée d’une auréole, et accompagnée d’une dizaine de danseurs queers.
Des personnalités politiques de l'extrême droite comme Marion Marechal, des influenceurs chrétiens actifs sur les réseaux sociaux comme frère Paul-Adrien ont condamné ce spectacle, jusqu'à la très officielle Conférence des Evêques de France qui a publié un communiqué dénonçant "des scènes de dérisions et de moquerie du christianisme" même si elle reconnaît dans le même temps "de merveilleux moments de beauté, d’allégresse, riches en émotions".
Une indignation à géométrie variable
Le Collectif angevin P.AI.X. (Pour un accueil inconditionnel dans l'Eglise) prend le contre-pied de ces condamnations. Il dénonce, dans un communiqué "l’attitude de la Conférence des Évêques de France qui, incapable de se positionner contre l’extrême droite il y a quelques jours (NDLR : lors des élections législatives) a été très réactive pour réagir et communiquer sur une polémique initiée par des personnalités d’extrême droite".
Le cofondateur du collectif P.A.I.X. est angevin.Son collectif a fait partie des mobilisations des collectifs chrétiens contre l'extrême droite pendant les récentes élections législatives.
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Pour Olivier Perret cette séquence de la cérémonie officielle des JO de Paris 2024 "rentre totalement dans les valeurs du Christ qui a toujours été contre l'exclusion et au plus proche des marginaux, des méprisés, des rejetés".
L'étudiant en psychologie ajoute "on a une scène avec une partie des personnes qui sont discriminées dans nos sociétés : les drag queens, les personnes queers".
Je trouve ça juste magnifique que des personnes qui sont aujourd'hui, les personnes mises sur la touche dans notre société puissent se retrouver dans un tableau qui représente l'inclusion, le partage, l'inclusivité
Olivier Perretcofondateur du collectif "Pour un Accueil Inconditionnel dans l'Eglise (P.AI.X.)"
Des motifs plus légitimes de s'indigner
"Nous, chrétiens protestants et catholiques, choisissons de nous indigner pour des causes réellement importantes pour la vie de nos concitoyens et non pour une simple représentation artistique de la Cène." poursuit le communiqué du collectif P.A.I.X.
Le cofondateur de ce collectif Olivier Perret souligne qu'"il existe des raisons légitimes, en tant que chrétiens, de s’indigner de ces Jeux Olympiques". Premier exemple selon lui le nettoyage social mis en place depuis plusieurs mois à Paris pour faire “place nette” avant les Jeux."On a depuis des mois la police qui harcèle les migrants et les sans-abri qui sont sous les ponts et qui installe des dispositifs anti-SDF sous des ponts" note Olivier Perret.
Cette image-là elle est juste délétère pour des jeux qui étaient censés être des jeux populaires et inclusifs
Olivier Perretcofondateur du collectif "Pour un Accueil Inconditionnel dans l'Eglise (P.AI.X.)"
Le collectif angevin P.AI.X. note aussi l'impact environnemental des JO avec "les 1,58 millions de tonnes d’équivalent CO2 rejetées dans l’atmosphère par les voyageurs du monde entier en pleine urgence climatique".
Enfin l'accueil du président israélien pose, selon Olivier Perret, "un problème éthique". Il s'explique. "Son gouvernement est composé majoritairement d'ultraorthodoxes d'extrême droite, et on sait aujourd'hui ce qui continue de se passer, c'est-à-dire un massacre de civils, on trouve ça indécent que le monde chrétien ne se mobilise pas à ce sujet".
"En tant que chrétien, on ne peut pas détourner les yeux de massacres de civils" ajoute Olivier Perret.
Une cérémonie forte
Globalement, le collectif Pour un Accueil Inconditionnel dans l'Eglise porte un regard positif sur cette cérémonie très critiquée des Jeux Olympiques de Paris 2024. Il souhaite retenir "une représentation forte des personnes racisées, la mise en lumière de femmes importantes pour l’histoire de notre pays, et une belle place accordée aux minorités de genre et d’orientation sexuelle".
Le directeur artistique de cette cérémonie Thomas Jolly, qui a dirigé le Centre National Dramatique Le Quai d'Angers de 2020 à 2022, a déposé plainte pour cyberharcèlement suite aux critiques virulentes dont il fait l'objet.
Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris sous ce motif le mercredi 31 juillet 2024.
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