Du gras 100% végétal ! Depuis 5 mois, une jeune société basée à Paris propose un lardon à base de soja. Il est fabriqué en Vendée. Cette innovation française rencontre un certain succès sur le marché très porteur de la viande végétale.
C'est une tendance qui monte. De la viande, sans protéine animale, installée au cœur même d'un rayon charcuterie dans une grande surface angevine. Elle fait partie des enseignes qui distribuent un tout nouveau produit présenté comme un lardon végétal.
L'un des co-fondateurs de cette nouvelle marque, Nicolas Schweitzer, a fait le pari de miser sur le gras végétal. Une innovation de cette jeune pousse, La Vie Foods, basée à Paris, et qui fait fabriquer ses produits en Vendée par Sodebo.
Un lardon au bilan carbone 7 fois moins impactant
Ce lardon produit sans cochon affiche un bilan carbone honorable puisqu'il engendre 7 fois moins de CO2 que son homologue animal, lors de sa fabrication.
La réduction de l'empreinte carbone, c'est l'un des principaux arguments mis en avant par son concepteur.
Le réchauffement climatique, c'est clairement une clé d'entrée, car la viande représente 18% de nos émissions carbone. C'est plus que toutes les émissions de tous les transports confondus
Nicolas Schweitzer, co-fondateur de La Vie Foods
Un constat qui va de pair avec "une vraie prise de conscience qu'il va falloir ajuster nos habitudes alimentaires".
Une tendance qui gagne du terrain... gustatif
Pour l'instant, dans les imposants rayons charcuterie et "lardons" des supermarchés, l'option végétale reste encore modeste. Mais de plus en plus de clients franchissent le pas comme Kilian, dont la femme est végan. "J'essais de m'adapter, dit-il. Je ne vois pas de différence. D'un point de vue conscience, je m'y retrouve".
Meilleur pour la planète, pour les animaux. Après le bio, les produits locaux et le vrac, C'est au tour du marché du végétal. C'est en tout cas le constat que fait Pierre-Emmanuel Vasseur, Directeur du Carrefour Grand Maine à Angers qui voit clairement la tendance s'affirmer dans ses rayonnages alimentaires.
"Ces produits n'arrêtent pas de croître d'années en années. On est à près de 200 références, ça répond aux attentes d'une partie de nos clients".
Des lardons à base de soja, avec du gras végétal ? Est-ce bon pour nos papilles, et notre santé ? Nous sommes allés poser la question à une coach en nutrition. Elle est spécialisée dans l'accompagnement de sportif de haut-niveau. Sa première impression est très positive sur le goût. Mais Marie Canard ne se contente pas de goûter, elle tourne l'emballage et décrypte .
"Je vais regarder surtout la composition car ce qui est important quand on achète un produit et surtout dans le végétal, c'est de regarder l'étiquette.
Je vois qu'ils sont assez faibles en calorie et qu'il y a un bon apport en protéines. C'est important car on cherche à reproduire une protéine animale…. Après, tout ce qui est industriel doit être consommé avec parcimonie
Marie Canard, coach en nutrition
À Angers, un restaurant propose depuis quelques mois non pas des lardons mais du bacon végétal. Une autre innovation de la jeune pousse. Ce n'est pas encore la ruée sur ce produit mais la manager du restaurant, Priscilla Reignier constate que "de base, les clients aiment bien mais c'est tout nouveau, avec le temps ça va venir".
Lard végétal et cuisine étoilée
Car la prise de conscience est bien là chez beaucoup de clients, comme chez ses deux lycéennes attablées devant une salade composée. "C'est peut-être une bonne habitude à prendre. Dans les années qui vont suivre, peut-être qu'on n'aura pas assez de ressource. C'est ce qui se dit, qu'on aura plus de viande. Je pense que plus tard, ça sera une habitude et que chaque personne devra réduire sa consommation en viande".
''On travaille avec beaucoup de restaurateurs. On a des chefs qui nous aident à concevoir des recettes pour des clients restaurateurs qui souhaiteraient incorporer nos produits à leur carte", explique Nicolas Schweitzer qui ajoute que, prochainement, son lard au soja devrait être proposé à la table d'un restaurant étoilé.
Moins d'animal et plus de végétal dans nos préoccupations et dans nos assiettes. La tendance aiguise de nombreux appétits y compris celui de grandes marques. Avec son associé co-fondateur, Nicolas Schweitzer, a réussi à lever 25 millions d'euros et à attirer des soutien très médiatiques, comme l'actrice américaine Natalie Portman. Le début peut-être d'une "success-story" pour cette start-up française qui vise à court terme un développement à l'échelle européenne.