TEMOIGNAGE. En plein scandale du metam-sodium, un maraîcher bio installé depuis douze ans à Sainte-Gemmes-sur-loire, en Maine et Loire, explique comment il a toujours cultivé de la mâche sans utiliser de produits toxiques.
Le gouvernement a décidé de suspendre jusqu'à la fin janvier 2019 l'utilisation des produits contenant du métam-sodium. Ce pesticide utilisé, notamment, par les producteurs de mâche et pointé du doigt à la suite d'intoxications près d'Angers. Cette décision a été prise dans l'attente de travaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire.
L'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active 'métam' ou 'métam-sodium' est suspendue jusqu'au 31 janvier 2019
C'est par arrêté, pris jeudi par le gouvernement et publié vendredi au Journal officiel, que cette décision a été prise. Compte tenu de cas d'intoxication et des "doutes sur la possibilité d'utiliser les produits concernés de façon sûre selon les modalités actuellement en vigueur".
L'exemple d'un maraîcher
Loic De Barmon est maraîcher bio dans le sud d'Angers. Sur ses 10 hectares, il cultive une soixantaine d'espèce de légumes, dont la mâche. Ici la production de cette salade d'hiver se fait entre le 15 octobre et le 15 Mars.
Les plants de mâche sont plantés à la main, tous les quinze jours. Avant et pendant la pousse, ce maraîcher n'utilise aucun produit. Il a choisi la technique de la plantation sur paillage plastique recyclable pour ces cultures.
Cette exploitation agricole bio existe depuis 44 ans. Et elle vend les trois quarts de sa production en direct dans son magasin, à une clientèle locale et connaisseuse en légumes. Le credo de cet agriculteur est la rotation des cultures. Il évite ainsi les maladies du sol et l'usage de pesticides pour lutter contre les champignons.L'avantage de cette technique c'est que l'on s'affranchit de la concurrence avec les éventuelles mauvaises herbes. Car on plante une plante déjà développées qui a pris de l'avance que les mauvaises herbes.
A sa création dans les années 70, cette exploitation bio paraissait marginale, aujourd'hui elle pourrait être l'avenir de l'agriculture.
► Reportage : Elodie Soulard et Luc Prisset