Alors que les agriculteurs se sont retirés de l'entrèe du siège de Lactalis devant la menace de fortes amendes, la crise n'est pas résolue pour autant.
En Mayenne un point presse cet après-midi à Laval dévoile le programme des producteurs de lait en colère.
Un bras de fer. « Doublé d’une partie de poker menteur » précise Philippe Jéhan cet après-midi au cours d’une conférence de presse à la maison de l’agriculture de Laval.
Un président de la FDSEA très remonté contre Michel Nallet le porte-parole de Lactalis. « Il publie des communiqués qui disent que les négociations continuent. Or pour le moment c’est totalement faux : aucune réunion n’est pour le moment prévue» renchérit-il. Avant de s’en prendre également à Francis Armand, le médiateur censé apaiser les tensions et convaincre le leader mondial de produits laitiers de revoir ses tarifs à la hausse. «On ne lui fait plus confiance. Le seul interlocuteur valable pour nous aujourd’hui, qui sait nous écouter et nous respecter c’est Frédéric Veaux le préfet de la Mayenne.»
Opération étiquetage demain matin
Voilà en substance pour les mouvements d’humeur de Philippe Jéhan et de Jérémy Trumeau le président des jeunes agriculteurs de la Mayenne.
Les 2 représentants mayennais du monde paysan fournisseur de Lactalis ont dévoilé le programme des jours à venir : «la mobilisation sera nationale : partout en France 15 sites appartenant à Lactalis vont recevoir la visite d’agriculteurs dès ce soir 20 heures. Mais dans le respect des bien et des personnes. Pas question de casser ou d’envahir les usines. On va juste être présents à l’entrée» précisent les 2 hommes.
Avant de dévoiler les actions locales de demain : «Opération étiquetage dans presque toutes les grandes surfaces de la Mayenne. Nous allons à la rencontre des consommateurs et des directeurs des magasins. Il faut que tout le monde comprenne la situation.»
Une situation complexe en effet et une crise qui parait s’enliser.
Le PDG de Lactalis Emmanuel Besnier continue de rester aux abonnés absents ce qui est perçu comme du pur mépris par les producteurs de lait. Et son groupe propose une légère augmentation de la tonne de lait payée aux agriculteurs. Ce qui à 272 euros resterait encore en dessous des tarifs pratiqué par les plus mauvais payeurs. C’est dire que la crise du lait risque fort d’accompagner une bonne partie de la rentrée…