La cote du Douanier Rousseau explose, "même pour un prêt, on ne pourra plus suivre" se désolent les musées de Laval

Avec une vente record d'un tableau du Douanier Rousseau, ce sont toutes les œuvres de l'artiste qui prennent une nouvelle valeur. Ce qui pourrait poser des problèmes aux musées publics, comme à Laval.

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"Impossible désormais d'acquérir un Douanier Rousseau" peste Antoinette Le Falher, la directrice des musées de Laval.

En cause, cette vente incroyable il y a quelques semaines à new York chez Christie's du tableau "Les Flamants" peint par le Lavallois Henri Rousseau, à un prix jamais égalé de 40,447497 millions d'euros.  

"De la pure spéculation"

Les spécialistes avaient prévenu : cette œuvre est totalement hors du temps et sera l'une des plus rares jamais vendues par Christie's.

"Vous pouvez passer toute votre vie sans jamais voir un tableau comme celui-là" avait déclaré Max Carter, vice-président de la société d'enchères pour les arts du XXe et XXIe siècles.

Les prévisions les plus optimistes parlaient de 30 millions d'euros. C'est donc 10 de plus.

De quoi sérieusement agacer Antoinette Le Falher, "c'est de la pure spéculation. Imaginez : même pour un prêt, on ne pourra plus suivre. Dans un marché dérégulé, le prix de l'assurance, pour le transport et l'exposition, sera inaccessible".

De la spéculation sûrement, car l'ascension de la cote de celui qui ne fut pas pris au sérieux du temps de son vivant (à part par quelques artistes de renom) est pour le moins surprenante.

Il y a 30 ans, son portrait de Joseph Brummer (collectionneur, marchand d'art et l'un de ses amis) était vendu à la National Gallery à Londres, où il est toujours exposé, pour 4 millions de dollars. La cote a donc décuplé. Du rarement vu pour les autres peintres, même les plus grands. 

Cinq tableaux dont deux sont des faux

Alors, si un futur Rousseau au Mana (musée d'art naïf et d'arts singuliers) parait peu probable, fort heureusement, il reste les trois déjà acquis.

Tout d'abord le premier "vue du Pont de Grenelle". Acheté par la ville en 1987, 2 millions... de francs, soit 300 000 euros !

Ensuite de la même collection que Les Flamants, celle de Wilhelm Uhde, une esquisse "vue de l'Ile Saint-Louis"

Et enfin dernière toile : un très beau "Paysage" peint quelque part en Ile de France : vraisemblablement à Ivry...

Pour l'anecdote, il devrait y avoir deux oeuvres du Lavallois de plus. L'une, achetée par la ville en 1969, et l'autre offerte par un généreux et anonyme donateur. Pas de chances : les deux sont des faux ! Ils dorment désormais bien sagement dans les réserves du musée.

Quant à l'événement américain des Flamants, il aura eu au moins le mérite de remettre à l'honneur cet autodidacte, acteur majeur de l'art naïf, né à Laval en 1844 et mort à Paris, l'année où il peint Les Flamants, en 1910.

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