Lactalis à Craon : l'usine tourne à feu doux

L'usine laitière de Craon,  où avait été localisée l'origine de la salmonellose ayant touché 40 enfants, a subi d'importants travaux avant d'être autorisée à tourner à nouveau. Depuis un mois, la production tourne mais pas à plein régime. Le président du Directoire du groupe en explique les raisons.

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Il aura fallu neuf mois à Lactalis pour se relever de la crise survenue suite aux 40 cas de salmonellose (dont 37 en France ). Neuf mois de gestation douloureuse pour identifier la source du problème et l'éradiquer durablement. Depuis le 18 septembre dernier et l'autorisation par le ministère de l'Agriculture de mise sur le marché des produits issus de l'usine de Craon, la machine a été relancée mais elle est encore en rodage forcé.

Selon Daniel Jaouen, président du Directoire de Groupe Lactalis, s'exprimant dans les Echos du 16 octobre, la première raison est le manque de main d'oeuvre. 25 salariés ont été transférés sur d'autres sites du groupe durant les travaux à l'usine de Craon et tardent à revenir. L'affaire a marqué profondément nombre de salariés, en plus de la population locale, mayennaise et au-delà. Le marché, lui aussi, tarde à revenir.
La marque Milumel dans laquelle les salmonelles ont été détectées a été arrêtée, la nouvelle, Celia, est connue mais à l'étranger uniquement. Cela prendra donc du temps pour consommer comme avant du lait infantile made in Craon.


En attendant, Lactalis continue son offensive à l'international



Lactalis est un énorme groupe de 80 000 salariés, mais sa part de marché est toute relative : 20 milliards de litres de lait récoltés face aux 800 milliards de litres de la production mondiale. Soit 5%.

Dans des propos invoquant l'humilité et la prudence, Daniel Jaouen détaille la politique de développement du groupe sur différents continents, l'Asie étant une cible de choix avec un fort potentiel de production et de consommation. Mais face à un pays comme l'Inde et ses 140 milliards de litres de lait récoltés, par exemple, il est difficile de peser, même quand on est un grand groupe industriel.

La situation politique, économique et monétaire de chaque pays impacte directement le développement potentiel des activités du groupe Lactalis, mais celui-ci est déjà installé en production dans 50 pays avec 250 usines et dans 150 pays en distribution.

Et les acquisitions se poursuivent. Dix rachats en deux ans !  Après l'Allemagne et les Etats-Unis, le Chili et le Liban l'an passé, la Grèce, la Malaisie et la Nouvelle-Zélande ont vu Lactalis acquérir des usines de production. Objectif affiché : être présent sur tous les continents.

Le groupe Lactalis, propriété de la famille Besnier, affichait pour 2017 un chiffre d'affaires de 18, 4 milliards d'euros et s'attend à des résultats similaires pour 2018.

 
 
 
 
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